Portrait: Theodora Stathopoulos Par Catherine Paiement-Paradis
/ 1 février 2007
Professeure à l’école FACE, située
au centre-ville de Montréal, Theodora Stathopoulos s’est vue décerner
un certificat de réussite du Prix du Premier ministre du Canada pour
l’excellence dans l’enseignement en 2006. Le prix, remis à seulement
deux professeurs de musique cette année (le second œuvrant en Ontario),
vise à souligner le travail «d’enseignants exceptionnels qui insufflent
à leurs élèves le goût d’apprendre, tout en les aidant à exceller
et à se bâtir un monde meilleur».
Chaque semaine, Theodora Stathopoulos
dirige des jeunes de 3e année primaire à 5e secondaire, au sein de
cinq orchestres différents (junior, de chambre junior, intermédiaire,
de chambre sénior et symphonique). L’orchestre symphonique de FACE,
qu’elle a fondé en 1998, reste toutefois une de ses plus grandes
fiertés. Le concept de l’orchestre reste inusité. Les élèves de
FACE, choisis par auditions, jouent aux côtés de leurs tuteurs, pour
la plupart étudiants en maîtrise. «Nous n’avons pas de cours privés
ici à FACE, alors il est important que les élèves côtoient ces jeunes
spécialistes. Les étudiants apprennent beaucoup et rapidement de cette
façon, tout en acquérant de la confiance et de l’expérience»,
affirme la professeure.
Au secondaire, celle qui a tâté de
la trompette et du saxophone avant de tomber en amour avec la clarinette,
aurait aimé pouvoir côtoyer de jeunes professionnels dans un tel contexte.
«Les professeurs nous parachutaient des pros dans l’orchestre à
la dernière minute avant le concert et ça ne nous rendait que plus
nerveux et insécures», relate-t-elle. Avec son concept novateur, Mme
Stathopoulos est convaincue d’aider les jeunes musiciens dans leur
apprentissage.
Theodora Stathopoulos est détentrice
d’un baccaulauréat en enseignement de la musique de l’Université
de la Western Ontario, où elle a apprit tous les instruments de l’orchestre,
en plus de la clarinette et du violon, ses instruments principaux. Enseignante
en musique depuis 1977, la professeure a, entre autres, œuvré à la
commission scolaire du Lakeshore, avant de joindre FACE en 1991.
«Mon travail, c’est de m’assurer
que les jeunes soient constamment motivés et qu’ils pratiquent leurs
instruments par eux-mêmes. Tu peux les forcer à pratiquer, avoir les
meilleurs profs, de l’argent, tout, mais ça ne sert à rien s’ils
ne sont pas motivés», explique la pédagogue. Pour ce faire, elle
tient à offrir à ses élèves des programmes sur mesure pour eux,
des périodes d’études réservées à la pratique et des défis adaptés
au niveau de chacun. L’orchestre symphonique ouvert au meilleurs par
audition en est un exemple.
Theodora Stathopoulos est très fière
de son certificat de réussite, surtout en cette époque où la place
des arts dans l’éducation est sans cesse remise en question. «Cette
reconnaissance compte beaucoup pour moi. Elle prouve que le gouvernement
fédéral reconnaît l’importance de la musique en éducation. Les
professeurs d’arts travaillent très forts et doivent constamment
justifier la nécessité de leurs programmes. C’est donc très bien
de sentir son travail valorisé», conclut-elle. La professeure encourage
d’ailleurs tous ses collègues québécois à soumettre leur candidature
à de tels prix, car leur travail, qui reste extraordinaire mais anonyme,
mérite grandement d’être reconnu.
Theodora Stathopoulos recevra son certificat
de réussite lors du concert de l’Orchestre symphonique de FACE le
9 février prochain.
Œuvres de Mozart, Verdi et Chostakovitch.
Vendredi 9 février 2007. Auditorium de FACE, 19h30. (514) 350-8899 |
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