Musiques du monde, Mondial des cultures de Drummondville by Bruno Deschênes
/ August 7, 2005
Le Mondial des cultures de Drummondville présente
cette année sa 24e édition. L’idée de ce festival a germé dans la tête
des membres de la troupe de danse Mackinaw de Drummondville et ce, en
1977, suite à leur participation à un festival à Dijon en France. Enchantés de
l’expérience, ils reviennent avec l’idée d’organiser un festival similaire au
Québec. Ce sera en 1982 que leur rêve se concrétisera par la première édition
du Festival mondial de folklore de Drummondville. Au fil des années, ce
festival est devenu une référence québécoise, canadienne, nord-américaine et,
maintenant, internationale en la matière. Dans le but de moderniser son image
et d’élargir sa clientèle, le festival deviendra en 1998 le Mondial des cultures.
Le festival accueille plus de 1000 artistes et 300 000 visiteurs chaque année
et a lieu au Parc Woodyatt dans le centre de Drummondville, sur le bord de la
rivière St-François. L’ensemble des spectacles est à l’extérieur sur La grande
place SAQ, sous un chapiteau, la Folkothèque, ou encore au
Centre culturel de Drummonville.
Ce festival affiche une réussite impressionnante.
Depuis 1982, il a présenté des ensembles folkloriques de plus de 90 pays ou
régions diverses, pour un total de 433 ensembles. On peut y voir plus de 20
troupes par festival dont la sélection comprend ordinairement une quinzaine de
troupes de l’étranger et cinq du Canada (d’origines diverses). Les troupes de
l’étranger sont présentes durant toute la durée du festival et donnent
plusieurs spectacles.
L’édition de 2005 nous réserve une fois de plus de
belles surprises et des nouveautés. On y verra des troupes venant d’Autriche,
du Brésil, de la Bulgarie, de la Croatie, des États-Unis, d’Haïti, de Hollande,
d’Italie, du Mexique, du Panama, du pays Basque, de la Slovaquie et du Canada
dont, bien s?r, Mackinaw, la troupe hôtesse. On y retrouve, comme par le
passé, le Boulev’Art des artisans du Québec, le Marché
international, où l’on trouve des souvenirs des pays représentés au
festival et de plusieurs autres, les Restos du Mondial où on peut
déguster des mets internationaux et la Halte des saveurs qui
offre des particularités du terroir de différents coins du monde.
Parmi les nouveautés de 2005, notons un atelier
linguistique pour apprendre diverses langues et même une vente aux enchères
d’œuvres sur toile d’artistes internationaux sur le thème de la paix. Les
spectacles d’ouverture et de clôture seront animés par Linda Malo et nous
pourrons aussi assister à des concerts du groupe Mes Aïeux et de
Corneille. Cette année, plusieurs de ces spectacles seront animés par un
humoriste sénégalais, Boucar Diouf. Le 12 juillet, il y aura un défilé durant
lequel les visiteurs pourront danser aux côtés des ensembles folkloriques.
Étant moi-même un régulier de ce festival depuis une
dizaine d’années, je peux dire que l’ambiance de fraternité y est, je crois,
unique. Le site du Parc Woodyatt crée une sorte d’enclave « internationale »,
un îlot hors de la vie quotidienne. Fraternité, émotions, découvertes,
émerveillement et maintes autres surprises sont au rendez-vous.
Mondial des cultures de Drummondville, du 7 au 17
juillet
819-472-1184 |
http://www.mondialdescultures.com
CD
Samir Joubran et Wassir Joubran: Tamaas
DAQUI, Palestine, 332015 (58 min 26 s)
***** $$$$$
Samir et Wissam Joubran sont des frères, tous deux
issus d’une famille de musiciens palestiniens de Nazareth en Galilée. Leur père
est un fabricant de ‘oud très connu au Moyen-Orient et leur mère est chanteuse.
Samir a commencé à apprendre le ‘oud dès l’âge de cinq ans, pour ensuite
initier son jeune frère, de dix ans son cadet. Ordinairement, le ‘oud est joué
en solo, accompagnant des chanteurs ou faisant partie d’ensembles divers. Il
est inhabituel d’entendre cet instrument en duo. Et c’est justement ici que ces
merveilleux musiciens se démarquent. L’un soutient son frère qui improvise. Ce
qui frappe à l’écoute de ces deux musiciens est une sorte de sérénité au milieu
de la détresse humaine. La qualité contemplative de cette musique est telle
qu’on l’écoute comme une méditation, comme un moyen pour se remettre dans le
droit chemin. Cette remarque de ma part peut sembler baroque, mais elle cherche
à indiquer qu’on n’entend pas uniquement une musique mais un état d’âme exprimé
en musique.
Livre
Tia DeNora: Music in Everyday Life
Cambridge University Press, Cambridge, 2003, 181 p.
Paru en 2000, ce livre en est à sa 3e parution, ce qui
dénote sa grande popularité. Plusieurs lecteurs ont sûrement remarqué que j’ai
un intérêt marqué à l’égard de la sociologie de la musique, soit pour ces
auteurs qui situent la musique dans le contexte psychosocial qui lui donne tout
son sens. Ce livre de la sociologue britannique Tia DeNora est l’exemple
parfait de cela. Ses deux principales questions ici sont les suivantes : quelle
signification et quel rôle assignons-nous à la musique (pourquoi aimons-nous
telle musique et non telle autre), et quel impact peut-elle avoir sur notre vie
(est-ce que la musique en magasin influencera nos achats ?). C’est un phénomène
complexe avec de nombreuses ramifications. Cependant, DeNora nous propose une
excellente étude sociologique de ce type de questions, mais surtout, je crois
qu’elle pose des questions pertinentes. Nombre de sociologues élaborent en
premier une théorie et tentent de la confirmer par la suite. Elle fait ici le
contraire : sa théorie s’élabore à partir des réponses qu’elle reçoit à ses
questions.
Nouvelles
La Balconade Le mercredi 8 juin 2005, 18 h,
www.latulipe.ca / Cabaret Music Hall, 2111, boul. St-Laurent, 845-2014
Musée des instruments de musique de Bruxelles
http://www.mim.fgov.be
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