Au rayon du disque/Off the Record Par/by Marc Chénard, Paul Serralheiro
/ April 9, 2005
Dave Douglas: Mountain Passages
Greenleaf GRF-01
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A jazz success story of recent years,
trumpeter Dave Douglas has emerged from the ranks of the jazz cutting edge to a
prominence by few of his peers achieved. Although, his five-year fling with RCA
was influential in his rise, his success is due for the most part to the sheer
breadth of his musical undertakings. Some may claim that his recent work has
been blunted a bit to reach a wider audience, which makes it all the more
interesting to see what he has in store for us now that he has launched his own
label, Greenleaf Records. Last year he issued the compelling quartet side with
Louis Sclavis and the Vancouver couple Dylan van der Schyff (drums) and Peggy
Lee (cello) for the Premonition label, Greenleaf's parent label. Both
Vancouverites are back on board for this brand new side, along with the leader,
tubist Marcus Rojas and reedist Michael Moore. A concept album of sorts, it was
born out of a commission in 2003 by a festival in Northern Italy, for which
these musicians had to hike up in the Dolomite mountains to perform outdoors
amid the splendid surroundings of the area. The crew then spent the summer back
in Vancouver recording the album. Douglas offers us thirteen originals (only
two clock in past the seven minute mark) played in an exciting 54 minutes.
Inspired in part by local Ladin folklore (an ethnic group of the Alps), the
music is very rich in sound and colour without resorting to pastiche. With
plenty of improvisational flare, this side would certainly qualify as jazz,
albeit not according to narrowly Afro-American standards. But then again, does
music have to be absolutely labeled or pigeon-holed to make it interesting? Marc
Chénard
Russ Freeman Safe at Home
Just a Memory Records JAM9160-2
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From the opening "The Party's Over" (something of an ironic
start) to the closing "Backfield in Motion," but also "With a Song in My
Heart," pianist Russ Freeman's newly discovered side is very much
tongue-in-cheek while remaining redolent in lyricism. Although this
keyboardist, composer, arranger and former Chet Baker sideman and foil died in
2002 in Las Vegas (the city where he pursued the second half of his career),
the ten songs on this disc date all the way back from December 6, 1959.
Captured at The Orpheum Theatre in Vancouver, the tunes are playful gambits,
reflected in titles like "Fan Tan," (a card game), "Safe at Home", "Fungo" and
"Backfield in Motion" terms all baseball fans will recognize. Flirtatious and
romantic play also comes through in "Sweet and Lovely," and "Lush Life."
Whatever the vehicle may be, Russ Freeman is a player who enjoys tickling the
ivories, as witnessed in his high-spirited romp through "Billie's Bounce" or
"Yesterday's Gardenias." The piano sings, and if you listen closely, you can
hear Freeman singing right along, as though the keys and strings were an
extension of his voice, just as it was for Chet's trumpet. Bouncing along and
making every bend are an unidentified bass player and drummer, neither of whom
takes a solo in this hour-long set. The remastering of the original tapes makes
for a good quality play, while keeping the vinyl-age charm intact. An added
treat, by the way, is the inclusion of Len Dobbin's knowledgeable and very
readable liner notes. Paul Serralheiro
Paul Motian Bill Frisell Joe Lovano : I have the Room
Above Her
ECM 1902
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Ensemble
de grosses pointures dans le jazz contemporain, le trio unissant le
saxophoniste vedette de l'écurie Blue Note Joe Lovano, le guitariste moderne le
plus imité Bill Frisell et leur leader, le batteur Paul Motian, effectue un
retour après plusieurs années d'inactivité, cette fois-ci sous la griffe de la
prestigieuse étiquette ECM. À l'instar des parutions de cette étiquette
allemande, ce titre obéit lui aussi à la politique éditoriale de son producteur
(pour ne pas dire sa recette): établir dès le départ une ambiance intimiste, à
tempo médium ou lent, la maintenir pendant plusieurs pièces, permettre quelques
échappées un peu plus audacieuses, puis terminer le tout avec une dernière
plage agréablement lyrique. Voilà donc en quelques mots le parcours tracé par
ces trois hommes durant les douze plages étalées sur un peu moins d'une heure.
Des sélections, dix (dont deux versions de la pièce Osmosis) sont
signées par ce batteur coloriste qui officia au sein du légendaire trio de Bill
Evans au début des années 60. Outre la cinquième plage, un standard assez
obscur de Richard Rogers qui donne son titre au disque, signalons que la finale Dreamland
n'est pas une pièce de Monk et que son titre est incomplet; il s'agit plutôt
d'un autre standard peu connu qui s'intitule à vrai dire Meet Me Tonight in
Dreamland, que Monk enregistra deux fois, la dernière pour ses séances
utlimes sur Black Lion en 1971. Outre ce petit aléas, il n'en demeure pas moins
que les propos de ces trois bonzes du jazz moderne sont éloquents, prudents
dans l'ensemble (avec quelques étincelles dans les plages sept, neuf et dix),
mais savamment dosés selon la formule du producteur, sans doute bien aux aguets
dans la salle de contrôle. Marc Chénard
Remi Bolduc : Cote d'écoute
Effendi FND051
***
La
recherche d'une musique bien à lui, son « folklore » en fait, guida le
saxophoniste montréalais Rémi Bolduc à ce choix un tant soit peu inusité pour
son tout nouveau disque. Accompagné ici de Sheila Hannigan au violoncelle et de
John Roney au piano, Bolduc présente dix pièces qui servirent d'indicatifs
musicaux pour des émissions de télévision diffusées durant ses années de
jeunesse, d'où, bien sûr, le titre de ce recueil. Entre autres, on trouve ceux
de « Bobino », de « Terre Humaine », de « Moi et l'autre » et de « Rue des
Pignons ». L'interprétation de thèmes utilisés au petit écran n'est pas une
pratique exceptionnelle chez les jazzmen; on pense ici aux guitaristes Herb
Ellis ou Barney Kessel, qui utilisèrent celui des « Flintstones », voire à Bill
Evans jouant celui de la série « Mash ». En choisissant des thèmes de chez
nous, Bolduc se permet d'explorer plus que ces seules pièces de musique; il
nous révèle une facette de son identité. Les sélections sont plus ou moins
variées dans les tempos et ambiances, quoique les sonorités qui résultent du
mélange de saxophone alto (joué ici avec très peu de vibrato et d'inflexions),
de piano et de violoncelle donnent une sorte d'impressionnisme atténué par
rapport au jeu généralement inspiré de chaque participant. Présenté en concert
l'automne dernier, ce projet musical a d'ailleurs été fort bien accueilli par
un public qui, lui, peut désormais le réécouter dans le confort du domicile. Paul
Serralheiro
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