Christine Jensen: Les périples d'une saxophoniste Par Marc Chénard
/ 9 avril 2005
Quiconque connaît la scène montréalaise
sait que la ville regorge de bons musiciens, même de très bons. Pourtant, peu
d'entre eux ont réussi à se faire connaître par-delà ses tribunes locales. Bien
sûr, les Oscar Peterson, Paul Bley et Maynard Ferguson sont nos fils les plus
célèbres, mais ceux-ci ont percé en s'envolant vers d'autres cieux. De nos
jours, nos talents parviennent tout de même à sortir de leur cour, notamment
dans le reste du pays lors de la manne des festivals de jazz en été,
occasionnellement chez notre voisin états-unien -- protectionniste comme on le
connaît --, voire exceptionnellement outre-Atlantique.
Exception à cette règle, la saxophoniste (alto et
soprano) Christine Jensen peut se compter parmi les plus choyés à cet égard.
Résidente de Montréal depuis le milieu des années 90, elle est originaire de
Nanaimo en Colombie-Britannique et a d'abord complété son baccalauréat en
études jazz à McGill avant de se lancer dans la maîtrise, qu'elle poursuit
d'ailleurs en ce moment. En moins de dix ans, cette musicienne a pu se produire
au Japon, en Turquie, au Chili et en Argentine (deux pays qu'elle a visités en
février dernier), et finalement au Danemark et en Suède le mois passé.
Pour y arriver, elle doit certainement une fière
chandelle à sa sœur Ingrid, une trompettiste bien établie à New York et qui
jouit d'un excellent réseau de connections internationales. Pour la cadette
Christine, la première grande sortie fut au pays du Soleil Levant en 1997,
expérience qui lui permit de tourner avec un ensemble de consœurs new-yorkaises
dans un programme partagé avec la suave chanteuse Shirley Horn. Mais cette
expérience sur la scène internationale n'eut pas de suite immédiate, du moins
jusqu'en 2002, année où elle postula avec succès pour une résidence de six mois
au studio du Québec dans la Cité des Arts à Paris. L'année suivante, elle se
rendit en Turquie comme représentante du Canada au sein de l'orchestre de jazz
de l'Union européenne des radiodiffuseurs, un séjour tout aussi enrichissant
sur le plan musical que culturel, si bien qu'elle y retourna seule l'année
suivante.
Au début de l'année 2005, elle et sa sœur se sont
rendues en Amérique du Sud pour jouer comme solistes invitées avec des
formations locales. L'Argentine a particulièrement plu à Christine, car elle
sentait de meilleures affinités avec les musiciens de ce pays qu'avec ceux du
Chili. Au moment de la rencontrer, elle s'apprêtait à rejoindre sa sœur une
fois de plus pour trois concerts en Scandinavie avec la pianiste Maggi Olin,
son bassiste Matthias Welin et le batteur américain Gary Versace. Elle nous
informe par ailleurs que ce quintette sera en tournée dans les festivals d'été
canadiens, surtout dans l'Ouest, et qu'il y a une forte chance qu'il se
produise à Montréal. Advenant le cas, elle compte enregistrer avec ce groupe,
chose importante pour elle qui n'a pas sorti de disque depuis 2002. Histoire à
suivre donc, et on vous tiendra au courant des développements.
Le 12 avril, à 20 h, Christine Jensen dirige le McGill
Jazz Orchestra III. Salle Pollack, 514 398.4547.
Les 22 et 23 avril, 21 h 30, Christine Jensen et Joel
Miller en quintette, Bar Upstairs, 931-6808
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