Notes
16 mars 2005
Gala des prix Opus 2004
Le
Conseil québécois de la musique décernait le 30 janvier dernier ses prix Opus,
qui soulignent l'excellence de la musique de concert au Québec en musiques
médiévale, de la Renaissance, baroque, classique, romantique, moderne,
contemporaine, actuelle, jazz, électroacoustique ainsi qu'en musiques du monde.
Vingt-neuf prix étaient ainsi distribués par des jurys indépendants qui ont
examinés la saison 2003-2004 à travers plus de cent concerts, une cinquantaine
de disques et une dizaine d'écrits, tous inscrits dans l'espoir d'obtenir l'un
des bourgeons de verre remplis de voiles d'or faconnés par l'artiste-verrier
Jean-Marie Giguère.
L'orgue se taille une belle place dans les prix
spéciaux puisque c'est la maison Casavant et Frères qui reçoit le prix «
Reconnaissance à un facteur d'instruments » (accompagné d'une bourse de 5 000 $
de la Société de développement des entreprises culturelles) à l'occasion de son
125e anniversaire, tandis que l'organiste Vincent Boucher, Prix d'Europe 2002,
se voit consacré « Découverte de l'année » (prix accompagné d'une bourse de 5
000 $ de Galaxie, le réseau de musique continue de Radio-Canada et d'une année
en résidence à la radio de Radio-Canada).
Manifestement moins montréalocentristes qu'à
l'habitude, les jurys ont décerné le prix du « Directeur artistique de l'année
» à Gilles Bellemare, qui a accueilli cette reconnaissance avec une émotion
certaine, lui qui quittait en novembre dernier ce poste à l'orchestre qu'il a
fondé en 1978 (voir notre numéro d'octobre 2004 pour une entrevue avec lui). De
plus, c'est Denis Dion qui a été nommé « Compositeur de l'année » (prix
accompagné d'une bourse de 10 000 $ du Conseil des arts et des lettres du
Québec) et qui a récolté le prix de la « Création de l'année » pour son œuvre De
mains osées toiles, donnée par l'Orchestre symphonique de
Trois-Rivières le 7 octobre 2003. Faut-il rappeler que Denis Dion remportait le
même prix lors du gala saluant la saison 2000–2001 pour son œuvre à la mère
interprétée par le même orchestre ! C'est la violoniste (et, maintenant, aussi
altiste) Chantal Juillet qui a été couronnée « Personnalité de l'année » ; on
avait pu l'entendre la saison dernière à l'OSM et lors d'un Radio-concert de
Radio-Canada, mais aussi au Centre d'arts d'Orford, qui a reçu le prix du «
Concert de l'année -- région » pour sa présentation du Wozzeck d'Alban
Berg, mis en scène par Lorraine Pintal, réorchestré par John Rea et interprété
par des stagiaires de l'atelier lyrique d'Orford et des musiciens de
l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal dirigés par Yannick Nézet-Séguin
lui-même nommé « Interprète de l'année ». Ce dernier prix a étonné plusieurs
observateurs, comme si un chef d'orchestre n'était pas aussi un interprète,
mais Séguin remportait aussi ce prix pour ses prestations au piano, sur disque
et sur scène. Il repartait aussi avec l'Opus du « Disque de l'année -- musiques
classique, romantique, postromantique, impressionniste », pour l'enregistrement
de la Symphonie nº 4 de Malher, chez ATMA. Ce même enregistrement valait
aussi à la productrice Johanne Goyette le prix de la « Production
discographique de l'année ». La directrice d'ATMA pouvait aussi se réjouir
d'avoir fait paraître le « Disque de l'année -- musiques médiévale, de la
Renaissance, baroque » (Batailles, par La Bande Montréal Baroque et le Concerto
Palatino) et le « Disque de l'année -- musiques moderne, contemporaine »,
(Panneton, Demers, Lesage, Evangelista, par le Nouvel Ensemble Moderne sous la
direction de Lorraine Vaillancourt).
La musique électroacoustique est également sortie du
gala la tête haute, mais ne s'est pas pour autant privée de montrer les dents !
En effet, le compositeur Robert Normandeau a utilisé une bonne partie du mot de
remerciement qu'il prononçait pour Luigi Ceccarelli, récipiendaire du prix du «
Concert de l'année – Musiques actuelle, électroacoustique », donné dans le
cadre de la série Rien à voir (14),organisée par Réseaux, pour apostropher le
Conseil des arts et des lettres du Québec et le nouvel Espace musique de
Radio-Canada. Les deux organismes seraient en effet coupables de laisser à
eux-mêmes les artistes ayant choisi de s'exprimer par l'électroacoustique, un
art dont le Québec est certes l'un des meilleurs représentants à l'échelle
mondiale, Normandeau faisant lui-même figure de chef de file dans le domaine.
Le « Disque de l'année -- Musiques actuelle, électroacoustique » est allé à «
Seuil de silences », de Paul Dolden, publié chez Empreintes DIGITALes, et le «
Livre de l'année » est celui de Stéphane Roy, L'analyse des musiques
électroacoustiques : Modèles et propositions, publié dans la collection
Univers musical chez L'Harmattan.
Pour connaître la liste complète des récipiendaires,
consultez le site du Conseil québécois de la musique à l'adresse
http://www.cqm.qc.ca. Réjean
Beaucage
Appel aux compositeurs et compositrices
Le
Nouvel Ensemble Moderne annonce son 8e Forum international des jeunes
compositeurs, qui se tiendra du 13 au 26 mars 2006 au Muziekgebouw aan't IJ
d'Amsterdam, aux Pays-Bas. Les compositeurs âgés de moins de 30 ans au 25 mars
2005 sont invités à soumettre leur candidature. Le jury international de Forum
2006 se réunira en avril 2005 pour choisir un compositeur du Canada, un des
Pays-Bas et deux de toutes autres provenances. Les quatre compositeurs choisis
devront soumettre une création de 10 à 12 minutes pour le NEM (15 musiciens).
Ils seront accueillis du 13 au 26 mars 2006 à Amsterdam pour un stage de deux
semaines avec le NEM, sous la direction de son chef Lorraine Vaillancourt. Les
œuvres seront présentées en concert à la fin du stage et gravées sur disque
compact. L'inscription et les partitions doivent parvenir à Forum 2006 au plus
tard le 25 mars 2005, à l'adresse postale suivante : Forum 2006 -- Nouvel
Ensemble Moderne -- Université de Montréal (musique) C.P. 6128, succ.
centre-ville, Montréal, Québec, Canada, H3C 3J7
Prix Jules-Léger
Le
Conseil des Arts du Canada, le Centre de musique canadienne et la Société
Radio-Canada/Canadian Broadcasting Corporation ont annoncé le 22 février
dernier le nom du lauréat du Prix Jules-Léger 2004 de la nouvelle musique de
chambre. Il s'agit de Patrick Saint-Denis.
Le Prix, accompagné d'une bourse de 7 500 $, sera
remis à M. Saint-Denis dans le cadre du Festival international
Montréal/Nouvelles Musiques, lors du concert donné par le Quatuor Bozzini le
samedi 5 mars , (21 h 15, à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau).
Le Quatuor Bozzini, accompagné d'instrumentistes à cordes supplémentaires,
interprétera alors l'œuvre récipiendaire Les dits de Victoire. Le
concert sera diffusé, à une date ultérieure, à l'émission de musique
contemporaine animée par Mario Paquet les dimanches à 22 h sur les ondes
d'Espace Musique de Radio-Canada et à l'émission Two New Hours, animée par
Larry Lake, également les dimanches à 22 h sur les ondes de CBC Radio Two.
Une mention spéciale a été attribuée à deux autres
candidats pour le Prix Jules-Léger : la deuxième place est décernée à Peter
Hannan, de Vancouver, pour 2 Words et la troisième place est décernée à
Nicole Lizée, de Montréal, pour Left Brain/Right Brain.
En 2004, le comité d'évaluation du Prix Jules-Léger
était constitué du compositeur Malcolm Forsyth (d'Edmonton), de la compositrice
Melissa Hui (de Vancouver) et de la pianiste Brigitte Poulin (de Montréal).
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