Katia Makdissi-Warren - Femme du monde Par Bruno Deschênes
/ 16 mars 2005
Zeugma est un
ensemble qui fusionne musique occidentale et orientale. Formé en 2000 à Québec,
l'ensemble a produit son premier cd en 2003. Depuis, Zeugma, mais surtout Katia
Makdissi-Warren, fait régulièrement la manchette. Cette dernière en est « la
grande timonière », soit l'instigatrice, la compositrice principale, la chef
d'orchestre et la directrice artistique.
Katia Makdissi-Warren est originaire de Québec de mère
libanaise et de père québécois. Elle a étudié la composition au Conservatoire
de Québec, pour ensuite se rendre en Allemagne. De par ses origines libanaises,
déjà, au Conservatoire, elle désirait fusionner musiques arabe et occidentale.
Mais ses professeurs considéraient que « la musique arabe n'était pas de la
musique », nous dit Katia. À la Musikhochschule de Hambourg en Allemagne, elle
reçu un accueil entièrement contraire. Son professeur Manfred Stahnke, ayant
une démarche similaire avec la musique africaine, l'encouragea immédiatement à
concrétiser cette aspiration.
Elle entra alors en contact avec P. Louis Hage, doyen
de l'Université St-Esprit de Kaslik au Liban. En sabbatique à Paris, il accepta
immédiatement qu'elle vienne l'y rejoindre. Elle étudia avec lui à temps plein
durant un an. Outre l'étude de la musique arabe et syriaque (musique chrétienne
de rite oriental), monsieur Hage lui présenta plusieurs musiciens, dont Ralda
Salem, l'interprète actuelle de nay de Zeugma, maintenant établie au Canada.
Pendant deux ans, Katia n'écrivit rien, se consacrant à s'imprégner de l'esprit
de cette musique.
De retour à Québec, elle contacta des musiciens
orientaux et occidentaux intéressés à développer une affinité pour les quarts
de ton, l'improvisation et l'ornementation mélodique à l'orientale. Les
premières années ont été consacrées à expérimenter et à former les musiciens
occidentaux à la théorie musicale et à l'interprétation de la musique arabe,
mais aussi à découvrir comment donner une sonorité particulière à cette musique
métissée.
« En créant Zeugma, explique Katia, je ne voulais pas
que ce soit un ensemble comme on le conçoit dans la musique classique
occidentale. Je voyais ça comme du théâtre, où chaque musicien a le droit de
s'exprimer comme il le veut, à travers une musique. » Ce ne fut pas une tâche
facile. Les musiciens occidentaux, ayant été formés à une musique aux demi-tons
tempérés, devaient désapprendre ceux-ci pour arriver à jouer des quarts de ton
inégaux. Ils devaient également apprendre à ornementer les mélodies à
l'orientale et à improviser, une façon de jouer étrangère pour plusieurs.
Zeugma est actuellement formé des musiciens suivants :
Katia au oud, Zoé Dumais et Alexandre Duguay au violon, Maryse Lord à l'alto,
Anne-Marie Cassidy au violoncelle, Daniel Myssyk à la contrebasse, Ralda Salem
aux nay et chant, Ziya Tabassian, de l'Ensemble Constantinople, à la percussion
orientale. À l'occasion, d'autres musiciens sont invités.
Le but de l'ensemble est d'offrir une musique
métissée, utilisant des modes arabes et un jeu d'interprétation typique de la
musique du Moyen-Orient. Katia indique, cependant, que la structure et l'esprit
compositionnel des pièces sont à la base occidentaux. Bien que l'improvisation
soit présente, Katia désire lui donner une place de plus en plus prépondérante.
Ce type de métissage est inhabituel. Ordinairement, on
le retrouve au sein des musiques de type « WorldBeat ». Zeugma est un orchestre
de musique de chambre dans le sens classique du terme. Tel que Katia l'indique,
elle désire participer à une tradition toujours vivante qui se métamorphose
perpétuellement. www.zeugma.qc.ca
Perspectivas
y Relieves, Musique du Venezuela
Ensemble Çavana, 2004, LGT111 (51 min
22 s)
***** $$$
Fondé en 2002, l'ensemble Çavana est un quatuor de
musique vénézuélienne qui a pris racines au Québec. Trois de ses membres sont
originaires du Venezuela, le quatrième est canadien. Cet ensemble désire nous
faire connaître la musique de ce pays de l'Amérique du Sud, une musique qui est
encore très peu connue ici. Musique latine avec ses merengues dans un
style typiquement vénézuélien, et d'autres danses et rythmes typiques de
diverses régions du pays, ces excellents musiciens nous en proposent une saveur
tout autre par des arrangements charmeurs et colorés, teintés de sonorités
jazz, au cachet baroque et classique. Possédant chacun une formation musicale
solide, leurs arrangements ressemblent souvent plus à de la musique classique
proprement dite qu'à une musique populaire, « WorldBeat » ou même folklorique,
bien qu'ils pigent leur inspiration dans le folklore et la musique populaire de
leur pays. Un charme à écouter !
Django, The life and Music of a Gypsy
Legend
Michael Dregni
Oxford University Press, Oxford, 2004, 326 p.
Les aficionados du jazz connaissent bien le légendaire
Django Reinhardt, ce guitariste manouche instigateur du jazz français aux côtés
du violoniste Stéphane Grapelli. Décédé en 1953 à l'âge de 43 ans, il est
encore aujourd'hui une des figures de prou du jazz, bien qu'il soit affilié
plus souvent qu'autrement à un jeu guitaristique considéré plus gitan que jazz.
À 12 ans, il démontrait déjà un talent hors de l'ordinaire. À 20 ans, il fût
sévèrement brûlé aux deux mains, perdant l'usage de sa main gauche et
partiellement de la droite. Cela ne l'a pas empêché de continuer à développer
sa passion de la musique. Il est celui qui a amené la guitare au jazz,
instrument qui n'était pas utilisé en Amérique à l'époque. Il a joué aux côtés
des grands noms du swing et du bebop, que ce soit Louis Armstrong, Duke
Ellington, Charlie Parker ou Dizzie Gillespie.
À surveiller
Kleztory
Maison de la culture Hochelaga –
Maisonneuve, 4200, rue Ontario est
4 mars 2005, 20 h
Trio Trad
Salle Pierre-Mercure, Centre
Pierre-Péladeau, 300, boul. de Maisonneuve
30 mars 2005, 20 h
Virtual Instruments Museum
Musée virtuel d'instruments de musique
sur Internet
http://learningobjects.wesleyan.edu/vim/
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