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La Scena Musicale - Vol. 10, No. 3

L'école Pierre-Laporte joue ses 25 ans en musique !

2 novembre 2004


Afin de souligner les 25 années d'existence du programme de musique de l'école secondaire Pierre-Laporte, un concert aura lieu à la salle Claude-Champagne à Montréal, le dimanche 28 novembre, à 16 h. Y seront réunis des finissants des 25 promotions, parmi eux Alexandre Da Costa et certains gagnants de Prix d'Europe. L'école Pierre-Laporte est un programme national de musique, reconnu et ouvert à tous les élèves du Québec. Il propose des cours de formation musicale complets, de la 1re à la 5e année du secondaire, et tous les instruments y sont enseignés. Les élèves qui décident de venir y faire leurs études, ont choisi de le faire en sachant à l'avance que ce choix implique d'avoir à fournir le double des efforts qu'ils auraient à consentir ailleurs, et ce à une époque où la démotivation scolaire se répand comme une gangrène, du primaire à la fin du secondaire. Les auditions, tenues deux fois par année, déterminent ceux et celles qui seront acceptés au programme, qui marie corpus académique régulier et enseignement musical. La philosophie de l'établissement veut que tous aient leur chance d'accéder à cet enseignement de grande qualité.

Il faut malheureusement souligner ici la menace très réelle qui plane sur ce programme qui n'a connu, fait à remarquer, aucun décrochage en 25 ans ! En effet, le gouvernement s'apprête à couper dans un secteur de l'enseignement qui fonctionne. Faut le faire ! Au moment où le milieu de l'éducation est en pleine tempête, où le décrochage scolaire est un déterminant social dramatique, et où la mobilisation est à son maximum autour de ce consensus, notre bon gouvernement n'a rien trouvé de mieux à faire que de sabrer dans le budget du programme – infime si l'on considère le taux de réussite – et de se cacher derrière le concept de l'équité pour le justifier. Ce concept veut apparemment que tous soient en bas plutôt qu'en haut... Le gouvernement libéral aurait pu se démarquer en cela de son prédécesseur péquiste, qui avait amorcé ce raisonnement fallacieux, et appliquer plutôt la formule gagnante qui prévaut à Pierre-Laporte à d'autres institutions du même genre. Mais non ! Il poursuit la démarche avec le même principe de nivellement par le bas.

Avec ce concert du 25e anniversaire, l'institution souhaite ouvrir une brèche importante dans ce mur de détermination gouvernementale. On peut d'ailleurs espérer que les acteurs de ce musicocide, le ministre de l'Éducation Pierre Reid et le premier ministre Jean Charest, assisterons au concert afin de mieux se rendre compte de ce qu'ils s'ingénient à étouffer. Je suis conscient que les préoccupations financières d'un gouvernement sont des plus complexes qui soient, mais je ne crois pas qu'ils aient fait ici le bon diagnostic ni appliqué le bon remède. Il est reconnu que la musique adoucit les moeurs et éveille les sensibilités. On peut espérer que le constat des résultats positifs de ces 25 ans d'enseignement les amènerait à revoir leur décision.

En attendant, une campagne de souscriptions a lieu pour aider à la survie du programme. Des dons peuvent être acheminés à l'École secondaire Pierre-Laporte/Musique Classique. Un reçu pour fins d'impôts sera émis sur demande.

Roy Hübler
Chroniqueur au Mouton Noir
Journal d'opinions et d'informations
Orchestre symphonique du Conservatoire /
Louis Lavigueur ; soliste : Alexandre Da Costa
Renseignements : (514) 739-6311 poste 229

Ex « passe-musique »

Dans le numéro d'octobre de La Scena musicale, Réjean Beaucage commence son commentaire en rappelant que « c'est dans la nuit du 6 au 7 septembre 2004 qu'est décédée la Chaîne culturelle de Radio-Canada, victime [...] de son manque de sex-appeal ». Il s'agit bien d'un décès et je m'étonne qu'aussi peu de voix se soient manifestées pour faire l'éloge de la chère disparue. Je ne dois pas être la seule à m'ennuyer énormément de cette radio qui ponctuait mes jours : l'érudition et l'humour d'Edgar Fruitier, le retour à la maison avec Claude Saucier et ses recherchistes qui savaient dénicher trois ou quatre merveilleuses versions d'un même morceau. Je conserve le souvenir des matins calmes de fin de semaine égrenés au rythme de la Grande fugue. Tellement de pièces et d'anecdotes musicales sont entrées dans ma vie par le biais de cette grande amie disparue. Il nous reste la voix rassurante de Carole Trahan (celle de la Ronde des esprits bienheureux de Gluck) avec qui nous avons partagé tant de moments magiques au fil des années (elle succède à la Grande fugue) et la passion du jazz d'André Vigeant en début de soirée.

Mais le coeur n'y est plus. Ex passe-musique ressemble à tant d'autres. Avions-nous à ce point besoin d'une autre radio « classique légère » ? De plus de chanson francophone ? Je tâte à l'occasion le pouls de Radio Two mais n'arrive pas à lui céder la place qu'occupait ma fidèle compagne; c'est une autre culture, plus « symphonique » et moins intimiste. Si certains quittent notre royaume avec plus de discrétion que Jeff Filion, ce n'est pas faute d'avoir joué un rôle essentiel dans la diffusion de la culture francophone en Amérique du Nord !

Quelqu'un a-t-il en mémoire ce concert exceptionnel donné à la salle Wilfrid-Pelletier et diffusé par l'équipe de Françoise Davoine en mai dernier ? Ce soir-là, l'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, y interprétait la Petite musique de quat'sous de Kurt Weill et, en seconde partie, Diane Dufresne nous ravissait avec plusieurs chansons du même compositeur. J'ignorais alors à quel point la diva avait raison d'affirmer qu' « il n'y a plus de Youkali ». Faites-vous entendre, vous qui, comme moi, êtes devenus orphelins de musique.

Hélène Gaudreault, Gatineau
21 octobre 2004

*« Passe-musique » est un néologisme de mon cru qui désigne celle ou celui dont le rôle consistait à partager avec les auditeurs l'inestimable trésor culturel que constitue la discothèque de Radio-Canada. Un passe-musique représente le passeur qui trangresse les frontières de l'ignorance musicale.

Espace musique...

In your recent edition you commented on the new format of Espace Musique. Your reviewer forgot to think about the fact that not everybody lives in Montreal. Radio-Canada and the CBC serve Canadians throughout the country. Montreal is privileged to have private stations dedicated to classical and jazz. I am grateful to Radio-Canada and the CBC for filling a void that is sparesely filled or completely empty in most centres.

Kevin Wilkins, Sainte-Foy
October 18, 2004


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