Notes : Le Club de Clarinettes (la) Chapelle
4 octobre 2004
Clarinettistes amateurs, à vos instruments !
En collaboration avec le compositeur/musicien Robert Marcel Lepage, le Théâtre
La Chapelle, lance la deuxième année de son club de clarinettes. Tous les
clarinettistes sont bienvenus, du moment qu'ils savent lire la musique et ont
une connaissance de base de leur instrument. Le projet propose des rencontres
deux samedis par mois, de 10 h à midi, pous improviser et jouer des musiques de
Robert Marcel Lepage. Il y en a pour tous les niveaux, certaines pièces étant
faciles et d'autres plus difficiles. La prochaine rencontre a lieu le samedi 2
octobre, au Théâtre La Chapelle, évidemment. On s'informe auprès de Richard
Simas au (514) 987-1639. Isabelle
Picard
Bisbille entre l'ACREQ et MUTEK
Le 20 septembre dernier, Emmanuel Galland et Alain
Mongeau, respectivement président et directeur de MUTEK, un festival « dédié à
la diffusion, à la promotion, à la production et au développement des formes
émergentes de la musique électronique et de la création sonore à l'ère des
technologies numériques et des nouveaux médias », faisaient parvenir aux médias
une lettre ouverte en réaction à l'annonce, faite quelques jours plus tôt, du
changement de dates du festival ELEKTRA, présenté par l'Association pour la
création et la recherche électroacoustique du Québec (ACREQ). La mission de ce
dernier est principalement axée sur « la diffusion de la musique électronique
expérimentale (souvent issue de l'électroacoustique) et ses liens avec les
autres médias (visuel, robotique, performance, l'installation, etc.) ou, sur les
pratiques artistiques latérales avec les récentes technologies », ce qui fait
dire au compositeur Alain Thibault, directeur artistique d'ELEKTRA, dans une «
réaction à la réaction de MUTEK » que les deux festivals ont des « missions
totalement différentes et tout au plus complémentaires ». Le déménagement de son
festival, du mois de novembre qu'il occupe depuis sa fondation en 1999, au début
du mois de mai ne devrait donc pas porter ombrage au festival MUTEK, qui se
tient, lui, fin mai... Ça promet pourtant un mois de mai assez épuisant pour
l'amateur de musique expérimentale, qui voudra sans doute assister à des
concerts du festival ELEKTRA du 10 au 15 mai, avant de se rendre au Festival de
musique actuelle de Victoriaville, la mecque du genre, du 19 au 23 mai, et de
revenir pour MUTEK du 30 mai au 5 juin...
La concentration d'événements culturels
sera-t-elle « tout à fait bénéfique » et de nature à « contribuer davantage à la
réputation de la métropole comme plaque tournante des arts numériques en
Amérique du Nord », comme le prétend Alain Thibault, ou entraînera-t-elle plutôt
un climat « inconfortable sur les plans du public (même genre de public, avec un
pouvoir d'achat limité), de l'espace médiatique (mêmes journalistes mobilisés
pour un espace éditorial restreint) et du contenu (sollicitation de certains
mêmes artistes, surtout localement) », comme le craignent Emmanuel Galland et
Alain Mongeau ? C'est ce que l'on verra en mai prochain... Réjean
Beaucage
Espace musique...
C'est dans la nuit du 6 au 7 septembre 2004 qu'est
décédée la Chaîne culturelle de Radio-Canada, victime, apparemment d'abord et
avant tout, de son manque de sex-appeal. Au matin du 7 septembre, on
trouvait à sa place sur la bande fm une nouvelle chaîne, nommée Espace musique.
On parlait trop à la Chaîne culturelle ; exit le bla-bla, l'auditeur veut
de la musique (on peut se demander comment ont été sondés les « auditeurs » qui,
selon toute vraisemblance, n'écoutaient pas la Chaîne culturelle, mais ça, c'est
une autre question).
Au lancement de la nouvelle chaîne, on se
congratulait à qui mieux mieux à propos de la vivifiante diversité musicale qui
allait enfin envahir les ondes radio canadiennes. Jusqu'à la ministre du
Patrimoine canadien, Madame Liza Frulla, qui se prenait à espérer que cette
bouffée d'air frais allait peut-être, qui sait, contaminer les stations de
radios privées et les pousser à prendre aussi le risque de favoriser les
musiques émergentes. À croire que notre ministre n'a jamais entendu parler des
radios communautaires...
Après quelques semaines en ondes, que peut-on dire
d'Espace musique ? En gros, que nous offre-t-on ? On se réveille, entre 6 h et 9
h en croyant écouter Radio-Classique (CJPX 99,5 fm, à Montréal). Ce n'est pas un
mal en soi, Radio-Classique remplissant depuis son ouverture un mandat clair qui
consiste à diffuser les grandes œuvres « classiques » ; on n'écoute pas vraiment
Radio-Classique pour y découvrir des œuvres rares ; ça, c'est en principe le
mandat d'autres stations. Mais si Espace musique s'inspire de Radio-Classique...
bonjour la diversité ! L'émission qu'anime Michel Keable chaque matin de la
semaine continue jusqu'à 10 h, mais la dernière heure est plutôt « éclectique »
(musiques de film, crossover, etc.). C'est que se prépare une
transition... vers la chansonnette ! Ha ! Ça nous manquait ça : une émission de
chanson française comme Monique Giroux en anime une tout aussi quotidiennement,
avec beaucoup de succès, depuis des années à l'autre chaîne de Radio-Canada (la
Première, qui aurait récupéré le mandat « culturel »). Un succès qui est aussi
celui de radios communautaires comme CIBL 101,5 fm (à Montréal), où, par
ailleurs, Madame Giroux a débuté. Suit une émission de jazz, pour faire passer
l'heure du dîner. Il y aura d'ici quelques semaines à Montréal une station de
radio entièrement consacrée à ce genre musical (Radio Jazz)... Puis vient la
musique du monde, un autre genre très présent sur les ondes des radios
communautaires qui sont nées, s'en souvient-on, pour mettre un peu de diversité
musicale sur les ondes...
Bref, le reste est à l'avenant, et les intervenants
du monde de la musique de concert rongent leur frein... Une protestation se
préparerait actuellement en catimini (en catimini, évidemment, parce que
personne n'a envie de voir disparaître les toutes dernières petites chances
d'entendre un jour sa musique diffusée à la radio). Le CRTC avait octroyé une
licence à la Chaîne culturelle jusqu'en... 2007... Qu'en est-il ?
Il fut un temps où j'enregistrais fréquemment
des émissions, voire des séries, à la Chaîne culturelle de Radio-Canada. Ça ne
risque pas beaucoup de se reproduire avec Espace musique... Réjean
Beaucage
Le torchon brûle à l'OSM
Le 21 septembre dernier, en prélude au
concert-bénéfice de l'OSM, progammé en soirée, Kent Nagano, nouveau directeur
artistique de l'Orchestre symphonique de Montréal, donnait une allocution lors
du premier déjeuner-causerie organisé cette saison par la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain. L'événement était de taille, tant par la nature de
l'organisme que par la qualité de son invité. Nagano a livré, sur un ton calme
et pausé, en français comme en anglais, un discours revigorant de nature à
balayer le pessimisme qui gagne parfois l'amateur de musique classique devant le
futur trouble qui semble se dessiner pour cette musique.
Nagano a d'abord touché la fibre de la fierté chez
ses auditeurs en leur expliquant pourquoi il avait accepté, « parmi un certain
nombre d'options intéressantes », un poste à Montréal. D'abord pour « la force
de caractère, la personnalité et l'engagement de l'Orchestre [et aussi pour]
l'immense talent et les habiletés de virtuose de [ses] musiciens. » Mais aussi
pour « le dynamisme créatif de Montréal, lequel a donné naissance à de
remarquables organisations et à de brillants artistes, dont le Cirque du Soleil,
Denys Arcand, lauréat d'un Oscar, Céline Dion, la diva de la musique pop, et aux
réalisations artistiques de François Girard, de Robert Lepage et du compositeur
Denys Bouliane. » Le directeur artistique a également donné des exemples
émouvants, vraiment, du dynamisme que peut engendrer une salle de concert dans
un centre-ville et des dangers qui découlent de son absence. Il a enfin fait
l'apologie de la nécessité de la musique classique au siècle du DVD, des jeux
vidéos et des MP3. Une belle ovation a salué l'orateur, auquel on ne peut que
souhaiter des auditoires aussi attentifs lors de ses prochains concert
!
Notons que Kent Nagano, qui entrera pleinement en
poste à l'OSM à l'automne 2006, et remplacera aussi au même moment Zubin Mehta à
titre de directeur musical de l'Opéra d'État de Bavière, a officiellement
annoncé le 23 septembre dernier qu'il quittera la direction musicale de l'Opéra
de Los Angeles en juin 2006, à la fin de son contrat.
Ce même 23 septembre, l'OSM convoquait une
conférence de presse pour faire le point sur la négociation en cours pour le
renouvellement de l'entente collective avec ses musiciens, que l'administration
accuse de faire preuve d'une rigidité qui en bloque le processus.
Quelques chiffres : le salaire annuel moyen des
musiciens est de 75 000 $, ceci pour 46 semaines de travail de 20 heures
(incluant une moyenne de six semaines de vacances). Comptant pour 8,5 M$ sur un
budget global de 18 M$ (dont 8 proviennent de subventions gouvernementales), la
masse salariale des musiciens constitue 46 % du budget de l'Orchestre
(comparativement à une moyenne en Amérique du Nord, établie d'après les chiffres
des 50 plus grands orchestres, de 38 %). L'administration réclame des musiciens
une « flexibilité » qui n'existe pas à l'heure actuelle, afin de pouvoir dégager
une marge de manœuvre qui pourrait précisément servir à augmenter les salaires.
Il faut savoir que les 20 heures/semaine prévues au contrat des musiciens sont
statutaires ; les musiciens sont payés pour 20 heures, même s'ils en travaillent
10, et les 10 heures restantes ne peuvent être utilisées pour, par exemple, un
enregistrement de disque, parce que ce type d'activité est toujours compté à
l'extérieur des 20 heures. Et au-delà de 20 heures, c'est du temps
supplémentaire. Il faut également savoir qu'un « service d'orchestre » est de 2
h 30, ce qui signifie que si l'Orchestre participe à un opéra qui dure 3 heures,
il y a 30 minutes de temps supplémentaire...
Le même jour, soit le 23 septembre, l'Association
des Musiciens de l'OSM donnait à son comité de négociation un « mandat clair de
grève illimitée qu'il pourra décider d'appliquer au moment et pour la durée
qu'il jugera opportuns ». Les musiciens jugent que les demandes de flexibilité
formulées par l'administration « mettent en péril la qualité artistique de
l'orchestre » et affirment que « leur flexibilité au niveau des horaires et des
tournées dépasse celle de l'ensemble de l'industrie des orchestres comparables
en Amérique du Nord. »
Les deux parties ont prévu cinq rencontres au
cours des semaines du 27 septembre et du 4 octobre. Nous reviendrons
certainement sur les développements de cette situation. Réjean Beaucage
People in the News
* La Scala musical director Riccardo Muti
has walked out of an upcoming production of La Forza de destino at the
Royal Opera House in a dispute over set design. The production, originally
borrowed from La Scala, caused technical problems at the London venue. Four
sections of metal wall were too heavy to hang in its fly tower and would breach
health and safety rules. When Hugo De Ana--the production's Argentinean
director-designer--refused to sanction the changes, Muti resigned in solidarity.
According to a La Scala spokesperson, the new production was "not completely
faithful to their conception." The decision caused a ripple effect: Royal
Opera's music director Antonio Pappano cancelled his engagements with the
Chicago Symphony Orchestra to take over direction of the production. He will be
learning Forza for the first time.
* The Pittsburgh Symphony announced
Wednesday that beginning in 2005-06, Sir Andrew Davis will head a team of three
conductors to succeed music director Mariss Jansons, who stepped down this year.
Davis will become the symphony's artistic adviser, while Yan Pascal Tortelier
becomes the principal guest conductor, and Marek Janowski takes on the endowed
guest conductor chair. In practice, Davis will provide overall programming input
regarding the entire season and lead the orchestra in a variety of styles, with
special attention to the music of British and American composers, and in 2006-07
will lead a festival exploring Dvorak's music. Yan Pascal Tortelier will focus
on French composers and hidden treasures of the 20th century along with music of
the 21st century, while Marek Janowski will concentrate on the core German
repertoire, an area in which he is a renowned interpreter.
Orchestras Post Surpluses
In September, the Edmonton Symhony Orchestra
announced a surplus of $28,126 for its 2003-04 season, slightly more than the
year before. CEO Elaine Calder attributes the surplus to a more aggressive
pursuit of subscribers and sponsorship commitments, which have resulted in more
than 10,300 subscriptions sold, and $375,000 pledged towards the upcoming
season. The ESO's debt remains at about $700,000. Calder also announced a new
three year agreement with the Edmonton Musicians Association calling for no
raises this year, followed by a 4% raise in each of the second and third
years.
The Saskatoon Symphony also announced a surplus of
$25,000 for its 2003-04 season leaving an accumulated debt of
$314,498.
Jupiter String Quartet wins Banff International
Competition
On September 6, 2004, the Jupiter String
Quartet (Nelson Lee and Meg Freivogel, violins, Liz Freivogel, viola and Dan
McDonough, cello) of Boston, Mass. took the $20,000 first prize at the 2004
Banff International String Quartet Competition. Following six days of juried
concerts focused on classical, romantic, and 20th/21st century repertoire, the
winner was chosen from a group of ten of the world's most accomplished young
string quartets. Second Prize of $12,000 went to the Enso Quartet, Houston,
Texas, while the Third Prize $8000 was awarded to the Royal String Quartet, of
Warsaw, Poland. The Fry Street Quartet, Logan, Ut. took home the $5000 Fourth
Prize. The Banff International Competition is considered the most prestigous of
its kind in the world. Previous winners include the St. Lawrence String
Quartet. Wah Keung
Chan
Branagh to Bring "Magic Flute" to
Screen
Actor and director Sir Kenneth Branagh of
Henry V fame announced that he will direct and possibly star in a film version
of Mozart's The Magic Flute according to The Independent.
Rehearsals and casting are due to start early next year. The film will have some
arias in the original German with dialogue in English. Financial backing comes
from arts philanthropist Sir Peter Moores, whose The Peter Moores Foundation has
given more than £93m principally to projects in music and the arts but also for
education, health and the environment, including the recording of 80 opera in
English. Wah Keung Chan
100 Most Definitive CDs
Norman Lebrecht, Assistant Editor of the
London Evening Standard and columnist of scena.org's The Lebrecht
Weekly has begun a series on the 100 definitive recordings of all time.
Lebrecht began the series with David and Igor Oistrakh's 1961 DG recording of
Bach's Concerto for 2 violins. Wrote Lebrecht, "The performance
transcends anything I have ever heard by way of musical collaboration. It
amounts to an idyllic cross-generational dialogue which suggests that father and
son can speak to one another with respect, detachment and principled
contradiction. The two soloists are not always of one mind, and that is exactly
how it should be. This is a disc that I play in moments of grief and isolation.
It tells me that no man is an island, that understanding is but a bow-stroke
away, and that we can always find a way to touch the ones we know and love the
best." Wah Keung Chan
Visit http://lebrecht.scena.org or http://100definitivecds.scena.org
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