Colette Boky. Le chant d'une femme
Parution de la biographie de Colette Boky, chanteuse d'opéra et professeure de chant à l'UQAM
Montréal, le 3 novembre 2008 – Vient de paraître aux Éditions Triptyque, Colette Boky. Le chant d'une femme, la biographie de Colette Boky, chanteuse d'opéra et professeure de chant à l'UQAM, rédigée par Colette Boky en collaboration avec Mireille Barrière.
La présente biographie relate une carrière riche, autant à l'opéra qu'au concert et en récital. Le lecteur pénètre dans les coulisses parfois mystérieuses des maisons d'opéra. Colette Boky nous entretient de ses relations avec ses collègues, de sa conception des principaux rôles qu'elle a incarnés, de ses prestations devant maints personnages célèbres.
Mais, plus encore, ces pages tracent le portrait d'une femme résolue, fonceuse, au franc-parler, qui ne craint pas de mettre sa réputation au service de causes qui lui tiennent à cœur. Elle appuiera activement l'option du « oui » lors du référendum de 1980 et s'engagera dans la relance de l'opéra à Montréal et au Québec. Faisant fi des tabous, elle acceptera de tourner une scène de nu dans un filmopéra, au moment où le théâtre lyrique était encore très sage. Cet ouvrage fera aussi mieux connaître au public la femme derrière la diva, une mère affectueuse et une grand-maman gâteau, sans oublier le roman d'amour qu'elle vit avec le comédien et metteur en scène Jacques Létourneau depuis trente-cinq ans.
Colette Boky
D'abord jeune mannequin célèbre, recherchée par les photographes, poursuivie par les paparazzis, largement médiatisée, gagnante de concours de beauté ou d'amateurs, Colette Boky aurait pu poursuivre sur cette lancée ou encore mener une carrière de chanteuse populaire. Or, elle décide plutôt de se consacrer à la grande musique qu'elle avait appris à aimer dans sa famille dès son jeune âge.
Son succès est rapide. Gagnante d'un concours de chant amateur en 1958, elle franchit les portes du Metropolitan Opera neuf ans plus tard. Avant d'en arriver là, elle se perfectionne au Conservatoire de musique de Montréal en 1959 et en sort avec tous les honneurs, deux ans après, alors que le curriculum ordinaire est de cinq ans. Elle remporte le prix d'Europe en 1962, et décroche, deux ans plus tard, un premier engagement au Théâtre de Brême en Allemagne. D'autres contrats suivent, à Munich, Vienne, Rome et Londres. En 1965, c'est au tour du Festival de Salzbourg de lui faire signer un engagement de deux saisons.
Durant sa carrière, elle chante avec quelques-uns des plus grands noms de la scène lyrique, les Renata Tebaldi, Joan Sutherland, Marilyn Horne, Franco Corelli, Luciano Pavarotti et Placido Domingo. Elle triomphe également sous la direction de grands chefs comme Leonard Bernstein, Karl Richter, Zubin Mehta, Peter Maag et Charles Dutoit.
Sa renommée s'est étendue non seulement en Europe, mais aussi en Amérique du Nord, aux États-Unis, au Québec et dans le reste du Canada. Au Québec, où l'on aime tant les belles voix, la qualité exceptionnelle de son chant et l'authenticité de son jeu lui ont valu l'admiration de la population, même de la part de gens qui n'apprécient pas nécessairement le chant classique ou l'opéra.
En 1980, elle s'est jointe comme professeure de chant au Département de musique de l'UQAM où elle enseigne toujours. Elle a également dirigé l'Atelier d'opéra où elle a révélé des dons certains de metteure en scène que les critiques musicaux ont reconnus.
Elle a accédé aux plus grands honneurs décernés au pays : lauréate du prix Calixa-Lavallée décerné par la Société Saint-Jean-Baptiste; du Prix Denise-Pelletier, l'un des onze grands prix attribués par le gouvernement du Québec dans le domaine des arts, de la littérature et des sciences; décorée de l'Ordre du Canada et de l'Ordre national du Québec; intronisée au Panthéon canadien de l'art lyrique.
Elle n'a pas craint de défendre sur la place publique, avec franchise et énergie, les causes auxquelles elle croit. Elle a déclaré un jour : « Qu'est-ce qu'un pays sans les arts, sinon un pays sans identité. » Remarque toujours pertinente dans les moments difficiles que nous vivons actuellement.
Aujourd'hui, une nouvelle et généreuse cohorte de chanteurs porte le nom du Québec aux quatre coins du monde. Sans elle et ses camarades, sans son travail acharné et sa carrière exemplaire, la situation ne serait peut-être pas la même.
Mireille Barrière
Professeure associée à la Faculté de musique de l'Université de Montréal, Mireille Barrière collabore régulièrement au magazine Infopéra. Elle a remporté le prix Opus 2002 pour son ouvrage L'Opéra français de Montréal, 1893-1896. L'étonnante histoire d'un succès éphémère.
Renseignements
On peut se procurer le livre à prix réduit à la Coop UQAM : 25,20 $ (membres) et 28 $ (non-membres). Adresse : pavillon Judith-Jasmin, 405, rue Sainte-Catherine Est (angle Saint-Denis), local J-M220 (niveau métro) ou entrée par le métro Berri-UQAM
Pour se procurer l'enregistrement par Colette Boky des Clartés de la nuit de Jacques Hétu (un coffret de deux disques), dans la série Portraits de compositeurs canadiens : http://www.cmcquebec.ca.