LSM Newswire

Wednesday, August 20, 2008

Appel d'urgence à la raison culturelle



RQD Expresso [20-08-2008]




Appel d'urgence à la raison culturelle


English version below

Montréal, le 19 août 2008 – Le RQD, au nom de plus de 500 professionnels de la danse au Québec, dénonce avec virulence la décision du gouvernement Harper d’abolir plusieurs programmes de soutien aux arts et la tactique de guerre utilisée pour se gagner des votes contre les artistes. D’un gouvernement élu démocratiquement, même en position minoritaire, tout citoyen est en droit d’exiger qu’il fasse preuve de probité, de responsabilité, de rigueur, de vigilance et de transparence.

En laissant couler au compte-gouttes l’information relative à l’abolition de plusieurs programmes de soutien à la création, la promotion, la formation, la consolidation des organisations, la diffusion internationale et l’exportation de biens culturels, le gouvernement a déclenché une véritable guerre des nerfs dans les milieux culturels. D’autant que la rumeur est à l’effet que d’autres programmes soient dans la mire…

Nous demandons à la ministre de Patrimoine canadien, Josée Verner, enfin sortie de sa tanière pour répondre à la pression des médias, de clarifier les objectifs et les priorités de son gouvernement en matière de culture qui justifient l’abolition des programmes tombés sous le couperet, la semaine dernière. Par respect pour ses commettants (artistes, travailleurs, gens d’affaires, spectateurs, auditeurs, lecteurs, amateurs d’art, cinéphiles, consommateurs de biens culturels, enseignants, étudiants, etc.), nous lui demandons de dévoiler, dans les plus brefs délais, la liste complète des programmes que son gouvernement prévoient envoyer à la trappe et la somme totale des économies qu’il compte ainsi réaliser sur le dos des arts et de la culture.

Si elle ne peut garantir le maintien, ou le transfert au Conseil des Arts du Canada, des crédits rattachés aux programmes qui sont, et seront abolis, nous la pressons d’expliquer aux artistes et aux travailleurs culturels comment son gouvernement entend les aider à faire mieux avec moins?

En tant que ministre responsable du secteur culturel qui contribue à hauteur de 43 milliards de dollars annuellement à l’économie canadienne, et dont dépendent la vie culturelle et la santé économique de nos communautés, nous lui demandons de s’en faire la défenderesse acharnée auprès du Conseil des ministres et de la population.

Du nouveau ministre des Affaires étrangères et Commerce international, David Emerson, nous nous attendons à ce qu’il défende bec et ongles la diplomatie culturelle, comme troisième pilier de la diplomatie étrangère canadienne, et qu’il convainque ses collègues du gouvernement, non seulement de rétablir le programme PromArt, mais de réinvestir dans les budgets culturels des ambassades. Le Canada, pour qui la défense et la promotion de sa spécificité culturelle est un enjeu politique et commercial de taille, n’a pas les moyens de se priver des ambassadeurs naturels, et de premier plan, que sont les artistes et travailleurs culturels du Québec et du Canada sur la scène internationale, non plus que des agents au fait des affaires culturelles sur le terrain.

À l’instar des autres secteurs artistiques et culturels, des médias et des élus des partis de l’opposition qui ont dénoncé les décisions et les agissements du gouvernement Harper, la communauté de la danse professionnelle du Québec espère ardemment qu’il entende raison. L’abolition des programmes Promart et Routes commerciales compromet dangereusement, et à court terme, l’avenir de la danse professionnelle au Québec et au Canada. Partie prenante d’une industrie culturelle secouée par l’abolition d’autres programmes de soutien, la communauté de la danse du Québec et du Canada craint sérieusement pour l’avenir de la culture québécoise et canadienne.

Nous avons collectivement, et sur plusieurs décennies, beaucoup investi dans l’édification d’une culture et d’une identité qui nous distinguent. Nous refusons de nous perdre dans la cacophonie du monde.


Call for Common Sense and Cultural Reason


Montreal, August 19, 2008 – On behalf of over 500 Quebec dance professionals, RQD vehemently condemns the decision taken by the Harper government to abolish several arts support programs and the war tactics it has used to secure votes against artists. Every citizen has a right to demand that a democratically elected government, even one that is in a minority position, will act with integrity, accountability, rigour, watchfulness and transparency.
By adopting a piecemeal approach to how it releases information on the abolition of several support programs for artistic creation, promotion and training, organizational consolidation, international touring and the export of cultural products, the government has engaged Canada's cultural communities in a veritable war of nerves, particularly since rumour now has it that the government has set its sights on other programs, as well.

We are asking that the Minister of Canadian Heritage, Josée Verner, finally breaks her silence in response to media pressure, clarify her government's objectives and priorities with respect to culture and explain how they justify abolishing the programs that were cut last week. Out of simple respect for her constituents (artists, workers, business people, audiences, readers, art lovers, moviegoers, consumers of cultural products, teachers, students, etc.), we are asking her to respond as soon as possible with a complete list of the programs that her government plans to eliminate and the total amount of savings that it expects to achieve at the expense of arts and culture.

If Ms. Verner cannot guarantee that the appropriations for programs that have been or will be abolished will be maintained or transferred to the Canada Council for the Arts, we urge her to explain to artists and cultural workers how her government intends to help them do better with less funding.

As the Minister responsible for a sector that injects over $43 billion annually into the Canadian economy and on which the cultural and economic lives of our communities depend, we are asking her to become a tireless defender of arts and culture within the cabinet and to the public.

We expect David Emerson, the new Minister of Foreign Affairs and International Trade, to fight tooth and nail in defence of cultural diplomacy as the third pillar of Canadian foreign diplomacy. We expect him to convince his colleagues within the government to not only bring back the PromArt program, but also to reinvest in the cultural budgets of Canada's embassies. Defending and promoting Canada's cultural distinctiveness is a critical political and trade issue, and Canada cannot afford to do without the natural ambassadors provided by Quebec's and English Canada's artists and cultural workers, first and foremost, not to mention the presence of our cultural trade agents in foreign markets.

Other artistic and cultural communities have denounced the Harper government's decisions and actions, as have the media and elected members of the opposition parties. Quebec's professional dance community fervently hopes that the government will listen to reason. Abolishing programs like PromArt and Trade Routes has seriously compromised the future of professional dance in the short term in both French and English Canada. As part of an industry that has been seriously affected by cuts to other support programs, the Quebec and English Canada dance communities are deeply concerned about the future of Canadian culture.

For several decades we have worked together to build a distinctive culture and identity. We refuse to have our point of view lost in the surrounding cacophony.

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