Handel Water Music
Bernard Labadie, dir.
ATMA Classique ACD2 2569
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Les trois suites pour orchestre qui composent la Water Music de George Frideric Handel font partie de ces pièces qui, par le génie de leur construction et l'énergie irrésistible qui s'en dégage, connaissent une popularité qui ne s'est jamais essoufflée depuis sa création. La quantité énorme de versions endisquées en fait foi. On en trouve de toutes les sortes et pour tous les goûts : instruments d'époque ou modernes, grand ensemble ou orchestre de chambre, esthétique baroque ou romantique, etc.
Handel, nouvellement arrivé en Angleterre, reçoit en 1717 une commande particulière : on lui demande de la musique festive, devant être jouée sur la Tamise à l'occasion d'un trajet nocturne du roi George 1er entre Whitehall et Chelsea. Le compositeur concocte alors un amalgame de pièces nouvelles et anciennes, qu'il groupe en trois suites de tonalités différentes; elles constituent de bons exemples de suite pour orchestre, genre dont la forme n'était pas fixée à l'époque. On y trouve une ouverture d'inspiration française, diverses danses et des mouvements lents. Handel fait appel, en plus des cordes, à des instruments à vent pouvant être entendus à grande distance, notamment des hautbois, des cors et des trompettes. Des comptes rendus de l'époque indiquent que le roi a tellement aimé l'oeuvre qu'il demanda aux musiciens de la rejouer entièrement deux autres fois le même soir !
Cette version des fameuses suites de la Water Music s'avère, un véritable coup de coeur dès les premières secondes d'écoute. Pour cette nouvelle collaboration entre les Violons du Roy et Atma classique, l'ensemble de Québec revient au répertoire baroque qui est sa spécialité. Les Violons, en alliant une interprétation stylistiquement rigoureuse à la perfection de son des instruments modernes, parviennent encore une fois à des sommets d'inspiration et de vitalité. Son ensemble a beau être relativement restreint (28 musiciens), Labadie en tire une fougue absolument incroyable ! Les bois nous offrent des solos inspirés, les cuivres sont retentissants, les cordes nerveuses et inspirées. Voici certainement un ensemble dont la capitale peut être fière. Cet enregistrement, qui propose également deux extraits de l'oratorio Solomon, est le tout premier réalisé dans la nouvelle salle Raoul-Jobin du Palais-Montcalm, un lieu à l'acoustique vivante qui convient parfaitement à cette musique composée pour les grands espaces.
-Louis-Pierre Bergeron
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