La Scena Musicale

Tuesday, August 18, 2009

Johann Strauss: Das Spitzentuch der Königin

Jessica Glatte, Elke Kottmair, soprano; Nadja Stefanoff, Gritt Gnauck, mezzo-soprano; Ralf Simon, Markus Liske, Hardy Brachmann, tenor; Chor der Staatsoperette Dresden; Orchester der Staatsoperette Dresden/Ernst Theis
Cpo 777 406-2 (2CD: 95 min 50 s)
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Cette production constitue le début d’un partenariat à long terme entre la maison cpo et le Staatsoperette de Dresde en vue de graver l’édition complète des œuvres lyriques de Strauss. Das Spitzentuch der Königin (Le Mouchoir de la Reine) est une satire se déroulant au Portugal, quelque part au 16e siècle, mais véhiculant une critique de la monarchie autrichienne qui la rendit populaire pendant les dernières années du 19e siècle viennois avant de disparaître du répertoire dès le début du 20e siècle. La résurrection que nous propose cette production aura tout pour plaire aux amoureux du beau chant et de la musique viennoise. Les chanteurs sont tout à fait convaincants, sauf peut-être à l’occasion Nadja Stefanoff dont la projection manque un peu d’ampleur. La musique est purement ravissante et offrira aux plus attentifs une petite surprise : la mélodie originale dont s’est servie Strauss quelques années plus tard dans la composition de la fameuse valse « Roses du Sud ». Cette septième opérette du roi de la valse n’est peut-être pas un grand chef-d’œuvre, mais elle sait réchauffer le cœur et titiller l’esprit avec sa belle vivacité et ses attrayantes mélodies, parfaitement soutenues par la direction précise d’Ernst Theis.

- Frédéric Cardin

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Saturday, July 11, 2009

Harry Somers: The Fool/The Death of Enkidu

The Fool: Tamara Hummel, soprano; Sandra Graham, mezzo-soprano; Darryl Edwards, tenor; Gary Relyea, Bass-baritone; David Currie, conductor; The Death of Endiku: Amanda Parsons, actor; Julie Nesrallah, mezzo-soprano; Martin Houtman, David Pomeroy, tenor; Doug Macnaughton, baritone; Alain Coulombe, bass; Les Dala, conductor
Centrediscs CMCCD 14209 (CD1: 46 min 50 s; CD2: 40 min 22 s)
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Harry Somers (1925-1999) est le compositeur canadien ayant obtenu le plus de reconnaissance internationale dans le domaine de l’opéra. Son Louis Riel de 1967 a d’ailleurs connu du succès à travers le monde et demeure à ce jour l’un des rares opéras canadiens encore montés. The Fool (Le Fou) est une œuvre précoce, créée en 1953. C’est une fable psychologique mettant en scène quatre personnages symboliques : le roi, la reine, la suivante et le fou. Ils représentent chacun une facette de l’homme en tant qu’individu. Le contrepoint relationnel des personnages sert de fondation à une exploration de l’esprit humain. La musique est un savant dosage de techniques atonales et de mélodies résolument tonales, qui font écho à un certain archaïsme véhiculé par les personnages eux-mêmes. Le tout évite heureusement l’écueil du mariage forcé et contre-nature, grâce au raffinement et à l’immense intelligence de ce compositeur encore beaucoup trop méconnu ici au Québec. The Fool est à la fois ludique et sérieux, une œuvre difficile à classer, mais à coup sûr un petit chef-d’œuvre. The Death of Enkidu (1977), projet à la fois inachevé et plus ambitieux, souffre un peu de ce trop-plein de prétention. Le sujet a pourtant de quoi stimuler l’esprit et l’imagination : L’Épopée de Gilgamesh, récit fondateur de la civilisation mésopotamienne. La saga babylonienne, écrite environ 2700 ans avant notre ère, est un support parfait pour les techniques atonales, les effets de percussions et la déclamation serrée proposés par Somers. Bien que fascinant à bien des égards, l’opéra n’atteint pas le degré de cohérence et de concision de The Fool. Le projet initial prévoyait une trilogie. La mort ayant emporté le compositeur avant qu’il n’entame la suite, nous n’aurons malheureusement jamais la possibilité de savoir jusqu’où cette épopée mythique aurait pu aller sur scène. Cela étant dit, peu importe les bémols, voici un document essentiel pour la mémoire et la culture nationale du pays.

- Frédéric Cardin

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Friday, July 10, 2009

Gustav Mahler: Symphony No 6

London Philharmonic Orchestra/Klaus Tennstedt
LPO-0038 (2 CD – 83 min 53 s)
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In 1991, Norman Lebrecht wrote of the phenomenal effect of Klaus Tennstedt in concert: “He found his favourite audience in London, where luridly coifed punks stood motionless in the bear pit of the Royal Albert Hall through his 90-minute performance of Mahler’s Sixth.” About the conductor’s return to the podium after surgery and treatment for cancer, Lebrecht went on, “He returned to give an awesome Mahler Sixth… that left many in tears.” And here is Tennstedt live in this crucial work captured by BBC engineers at the peak of his powers. It is an astonishing account and one that amply demonstrates the virtuosity of the LPO of 1983 and its consummate devotion to the fragile and chronically insecure conductor. This is a disc that no self-respecting Mahlerian should be without. Note also that the LPO label also offers an equally impressive 1985 performance of Mahler’s First (LPO-0012) coupled with Lieder eines fahrenden Gesellen sung by Thomas Hampson.

- Stephen Habington

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Jiří Kylián : Svadebka, Symphonie des Psaumes, Torso

Musiques d’Igor Stravinski et Toru Takemitsu
Nederlands Dans Theater; Jiří Kylián, choreographer
Arthaus Musik 102 115 (68 min)
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Ce DVD présente la captation de trois œuvres du chorégraphe tchèque Jiří Kylián – figure marquante du ballet moderne – réalisées entre 1975 et 1982 alors qu’il prenait la tête du Nederlands Dans Theater à titre de directeur artistique. Sur des bases classiques, Kylián développe un langage chorégraphique à la fois traditionnel dans les gestes et contemporain dans le propos. Dans Svadebka, basé sur Les Noces de Stravinski, Kylián démontre une vision énergique et joyeuse de la partition. Le chorégraphe utilise dans Torso, un duo créé à partir de Textures du japonais Toru Takemitsu, une gestuelle plus abstraite pour traiter des conflits vécus au sein d’un couple. Enfin, dans la Symphonie des Psaumes, musique de Stravinski, les gestes et les corps tendent à un absolu d’exaltation et de recueillement. Ce ballet d’une grande puissance poétique est certainement la création la plus marquante de Kylián. Ces captations vidéo réalisées en 1983 et 1984 par les télévisions publiques néerlandaises et suédoises ont une qualité visuelle qui date un peu (les couleurs sont légèrement défraîchies), mais leur qualité sonore est globalement très bonne. Le plaisir de découvrir ces magnifiques créations l’emporte sur les réalités technologiques des années 1980!

- Éric Champagne

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Mozart: Idomeneo

Richard Croft (Idomeneo); Bernarda Fink (Idamante); Sunhae Im (Ilia); Alexandrina Pendatchanska (Elettra); Kenneth Tarver (Arbace); Nicolas Rivenq (Gran Sacerdote); Luca Tittoto (La Voce)
RIAS Kammerchor; Freiburger Barockorchester/René Jacobs
Harmonia Mundi HMC 902036.38 (3CD: 3 h 11 min + 1DVD: 45 min 50 s)
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Quel orchestre et quel chef ! À la tête d’un ensemble baroque galvanisé, René Jacobs conduit sans faillir le premier véritable chef-d’œuvre que Mozart aura donné au genre lyrique. Après Harnoncourt et Gardiner, il réussit à nous en faire saisir d’autres beautés, loin du hiératisme figé de l’opera seria. Il réitère ainsi le tour de force accompli, il y a trois ans, avec La Clemenza di Tito, faisant des récitatifs des moments dramatiques ou à tout le moins significatifs. Notre bonheur aurait été complet si la prestation soliste ou chorale était toujours de la même qualité. Oubliant qu’il fut grand guerrier, Richard Croft réduit un peu trop son Idoménée au ton élégiaque, ce qui fait double emploi avec le rôle d’Idamante, et la voix de Sunhae Im est trop éthérée pour faire croire à l’éprouvée Ilia, mais Bernarda Fink et Alexandrina Pendatchanska sont bien à leur place. Ces réserves peuvent être tenues pour mineures en regard d’une magnifique réalisation d’ensemble. Un DVD nous permet de jeter un coup d’œil sur les séances de travail intensif qui ont précédé l’enregistrement, tout en nous livrant les réflexions du chef et des artistes sur l’œuvre.

- Alexandre Lazaridès

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Janitsch : Sonate da camera Vol. 1 – Notturna

Christopher Palameta, hautbois, hautbois d’amour et dir.; Stephen Bard, hautbois; Mika Putterman, traverso; Hélène Plouffe, violon et alto; Kathleen Kajioka, alto; Karen Kaderavek, violoncelle; Erin Helyard, clavecin
Atma classique ACD2 2593
***** $$$

Si Johann Gottlieb Janitsch est un compositeur inconnu, ce n’est pas faute de talent, mais bien parce que la plus grande partie de son œuvre a disparu lors de la Seconde Guerre mondiale. Heureusement, vingt-sept quatuors survivent, dont Atma entreprend ici l’édition, audacieux projet discographique appelé à faire date. Les œuvres révélées dans ce premier volume, pour la plupart inédites, sont en effet du meilleur cru. Actif à la cour de Frédéric II de Prusse, Janitsch développe un langage personnel raffiné où l’art du contrepoint savant hérité de la tradition côtoie l’esprit galant des frères Graun et le style fantasque de Carl Philip Emmanuel Bach. Pour notre plus grand plaisir, chaque pièce est présentée dans une instrumentation différente et souvent inusitée, voire rarissime, dont la seule mention est déjà prometteuse (flûte traversière, hautbois et hautbois d’amour, deux hautbois et un alto, hautbois d’amour et deux altos et ainsi de suite). Les musiciens du jeune ensemble montréalais Notturna, dont c’est ici le premier disque, maîtrisent parfaitement leurs instruments et en exploitent tout le grain sonore en de savoureux échanges colorés. Néanmoins, l’ajout d’une contrebasse ou d’un basson serait peut-être souhaitable, afin d’insuffler plus de vigueur au continuo, ici un peu en retrait.

- Philippe Gervais

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Thursday, July 9, 2009

Handel: Chandos Anthems

Emma Kirkby, soprano; Iestyn Davies, alto; james Gilchrist, tenor; Neal Davies, bass
The Choir of Trinity College, Cambridge; Academy of Ancient Music/Stephen Layton
Hyperion CDA67737 (66 min 9 s)
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Le duc de Chandos, immensément riche, se fit construire, comme le faisaient les aristocrates de l’époque, une gigantesque demeure à la mesure de sa fortune. Sauf qu’il décida de se payer également un ensemble musical personnel et un lieu magnifique pour y entendre les concerts de la plus belle musique existante. C’est comme si un milliardaire d’aujourd’hui se faisait ériger une salle de concert ou une maison d’opéra avec grand orchestre. Fantasme ? Oui, mais à une certaine époque pas si lointaine, et dans un autre pays, cela relevait de la réalité. Les Hymnes, ou Anthems, composés par Haendel pour le duc sont des exemples de la vitalité haendelienne à son plus brillant et admirablement contagieux. Pour ceux qui aiment les Coronation Anthems, le plaisir sera vite retrouvé dans ces œuvres irrésistibles. Les solistes sont impeccables. Emma Kirkby est toujours aussi lumineuse et la basse puissante et gracile de Neal Davies est particulièrement séduisante. La direction solide et précise de Stephen Layton contribuent fortement à la force de cette musique. Une très belle réussite.

- Frédéric Cardin

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Franz Schubert: Symphony No 8 in C major “The Great”

Bamberger Symphoniker/Jonathan Nott
Tudor 7144 (Hybrid SACD – 61 min 47 s)
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Until the relatively recent but belated arrival of the Zurich-based Tudor label, we had been denied a Schubert symphony cycle in super audio. Now the omission has been handsomely rectified. This disc (in the revised numerology in which the ‘Unfinished’ is designated No 7) caps a cycle of the highest merit and in state-of-the art sound. The other symphonies have been coupled as 1, 3 and 7 (7141); 2 and 4 (7142); and 5 and 6 (7143). Recorded between 2004 and 2008, these are performances to rival the effervescent finesse of the 1980s cycle from Claudio Abbado and the Chamber Orchestra of Europe (DG). In this account of the ‘Great’ C major, Jonathan Nott treads a lighter and more flexible path than we may be accustomed to. This pays off in the wider dynamic of the super audio sound stage. If you overlooked RB’s enthusiastic reviews of Nott in Mahler and Janáček (LSM 14.9, June), this is a rewarding introduction to an up-and-coming British conductor and a highly responsive orchestra.

- Stephen Habington

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An Emotional Journey: Clarinet Works of Johannes Brahms

Kennedy Center Chamber Players (Loren Kitt, clarinet; Lambert Orkis, piano; David Hardy, cello)
Dorian Sono Luminus DSL-90902 (65 min 15 s)
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This disc contains all the clarinet works of Brahms’ late period except for the Quintet. I must confess that I have always considered these pieces to be second-rate Brahms and this new recording doesn’t change my opinion. The Quintet is a glorious piece but these works often seems tedious and uninspired. Clarinetists love them, of course, but then they have precious few works by major composers to call their own.

The performers are all members of the National Symphony Orchestra of Washington, D.C., and the best-known is undoubtedly pianist Lambert Orkis. He is Anne-Sophie Mutter’s regular sonata partner and a fine artist. But listening to these performances I began to feel that either his personality was too strong or that of his colleague’s too weak. Especially in the sonatas clarinetist Loren Kitt plays beautifully but in a self-effacing kind of way. I think it is also Brahms’ fault in giving the piano much more to do. The notes by Kitt and Orkis are more interesting than the performances.

- Paul E. Robinson

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A French Collection : Pièces de clavecin

Skip Sempé, clavecin
Paradizo PA0007 (62 min 11 s)
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C’est une sélection des plus colorées que propose Skip Sempé dans son récent disque consacré aux pièces de clavecin françaises du XVIIIe siècle. Presque toutes sont à peu près inconnues, à l’exception de la flamboyante Marche des Scythes de Joseph Nicolas Pancrace Royer qui clôt le disque dans un feu d'artifice de virtuosité. Ce sont donc d’heureuses découvertes que Les Grâces de Jacques Duphly et Les Etoiles de Michel Corrette, véritables joyaux d’une tendresse exquise. Le jeu de Sempé est sensible et raffiné, mais il prend des libertés discutables quant au texte, notamment en ce qui a trait aux reprises et à l’ornementation. C’est par contre un plaisir que d’entendre dans une prise de son aussi chaleureuse un son de clavecin à la fois clair et riche qui saura séduire toutes les oreilles, les amoureux de clavecin tout comme ceux qui restent à convaincre. Un beau disque de découvertes à déguster.

- Camille Rondeau

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Wednesday, July 8, 2009

Stravinsky: The Ballets – Robert Craft Edition

Various Artists
Naxos 8.506009 (6 CD : env. 7 h 30 min)
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Au premier regard, l’amateur s’étonne du fait que plusieurs opéras font partie du coffret. L’explication est toute simple : Naxos a regroupé toutes ses parutions de ballets existantes avec Craft à la barre (en conservant jusqu’aux boîtiers et pochettes), qu’elles incluent d’autres genres ou non. Évidemment, cela désavantagera l’offre pour les mélomanes, les plus scrupuleux optant avec raison pour l’achat « à la pièce » de leurs œuvres préférées – surtout lors des fréquentes promotions des produits Naxos. Cela étant dit, les mordus de Stravinsky ne devraient pas se casser la tête et se procurer directement ce généreux coffret, malgré des versions peu mémorables de L’Oiseau de feu et de Petrouchka. Car Les Noces et les Scènes de ballet sont époustouflantes et nombre de lectures sont supérieures à la moyenne (notamment Agon, Oedipus Rex, Capriccio pour piano et orchestre).

- René Bricault

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Wagner: Das Rheingold

Hoff, Caves, Hansmann, Mowes, Aurich, Meszar, Tsumaya, Weissmann
Staatskapelle Weimar/Carl St. Clair
Stage Director: Michael Schulz
Arthaus Musik DVD 101 353 (166 min)
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There has been a proliferation of Ring Cycles on video in recent years. The latest entry is the Weimar Ring, this Das Rheingold being its first installment, with Die Walkure on the way. Premiered in July 2006 and taped in 2008, it features singers drawn mostly from the Weimar ensemble, none of whom is of international rank. German theatres have long abandoned traditional interpretations of the Ring in favour of concept productions. This one by director Michael Schulz underscores the strengths and weaknesses of this aesthetic. Before a single bar of music has sounded, three young girls – called Norns in the booklet – come onstage with hand puppets, reciting a few lines from Wagner’s original text on the Ring. This sets the tone, shall we say! In the first scene, the three Rhinemaidens are joined by their topless girl friends, for reasons unknown. Alberich wears fake boots and walks on his knees. The gods are a real motley crew. Visually there are some striking moments, even an occasional inspired stroke – I like the unveiling of Valhalla as a gigantic oil painting into which the gods enter at the end. But perhaps because of budget constraints, some of the sets look like they come from Wal-Mart. The singing is variable, from very good (Erda) to serviceable (Loge and the Giants) to the downright awful. There are too many unsteady voices – Fricka, Mime, and worst of all, the Alberich of Tomas Möwes, who cannot sustain a note without collapsing into a huge wobble. Problematic is the Wotan of Mario Hoff, whose high baritone, while pleasant enough, lacks the requisite authority and gravitas. One bright spot is the playing of the Staatskapelle Weimar under the knowing baton of Carl St. Clair. I’d hate to introduce anyone new to the Ring with this show. The high definition picture is exemplary – too bad the content doesn’t quite measure up.

-Joseph K. So

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Mediterranea

Alla Francesca (Brigitte Lesne, chant, harpe médiévale, harpe gothique, percussions; Pierre Hamon, flûtes à bec, traversière bansuri, double flûte, flûte et tambour, cornemuse; Carlo Rizzo, tammorra, tamburello, tambourins, chant)
Zig Zag Territories ZZT 090402 (63 min 14 s)
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Cet enregistrement reflète les multiples visages d’une Méditerranée millénaire, visages nostalgiques ou enjoués, mystiques ou sensuels, selon la perception qu’en ont eu les peuples qui ont vécu sur ses bords ou dans ses îles. C’est dans des langues encore mal dégagées du latin (occitan, castillan, florentin, napolitain) que sont donnés ces chants dont la plupart remontent au Moyen Âge ou sont traditionnels; la traduction fournie par le livret s’avère indispensable. Leur communauté d’inspiration saute aux oreilles, pourrait-on dire, et les thèmes traités, religieux ou profanes, de la berceuse au chant d’amour, sont universels. Malheureusement, on se rend compte un peu trop vite de cette communauté, en raison d’atmosphères et de rythmes qui frôlent la monotonie. Le chant témoigne certes de science et de conviction, mais la réalisation est trop limitée par l’instrumentation typique de la flûte et du tambourin. Un document qui devrait intéresser le musicologue et l’historien des civilisations.

- Alexandre Lazaridès

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Mozetich: Lament in the Trampled Garden; Angels in Flight; Hymn of Ascension; Scales of Joy and Sorrow

Erica Goodman, harp; Nora Shulman, flute; Shalom Bard, clarinet; Christopher Dawes, harmonium; Penderecki String Quartet; The Gryphon Trio
Centrediscs CMCCD 14009 (62 min 24 s)
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Le Canadien Marjan Mozetich (né en 1948 de parents slovènes) est l’un des compositeurs les plus en demande aujourd’hui au pays. On peut comprendre pourquoi. Le type de néo-impressionnisme teinté de minimalisme qu’il défend est très en vogue dans la musique de film et procure un plaisir instantané à un public néophyte en création musicale contemporaine. Plusieurs critiques du compositeur qualifient volontiers sa musique de superficielle. Or, bien que la couleur et le trait prennent beaucoup de place dans son écriture, l’auditeur attentif aura quand même le plaisir de goûter à la substance qui se camoufle derrière le joli colorisme. Angels in Flight (pour quatuor à cordes, harpe, flûte et clarinette) suggère habilement le vol délicat de quelques légers chérubins. Lament in the Trampled Garden (pour quatuor à cordes) est une lamentation sur le destin tragique d’une nature piétinée par l’homme. Quelque part entre Philip Glass et Henryk Górecki, cette œuvre exprime avec force les considérations environnementalistes du compositeur. Hymn of Ascension juxtapose audacieusement cordes et harmonium. Cette pièce est la plus sombre du programme, mais aussi la plus poignante. Scales of Joy and Sorrow (pour violon, violoncelle et piano) nous transporte dans un cinéma musical empreint de nostalgie et de mélancolie.

- Frédéric Cardin

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Tuesday, July 7, 2009

Janáček: Orchestral Suites from the Operas – 2

Vesa-Matti Leppanen, violin
New Zealand Symphony Orchestra/Peter Breiner
Naxos 8.570556 (70 min 31 s)
**** $

La suite orchestrale est généralement le sous-produit d’une œuvre de plus grande envergure (ballet, musique de scène, opéra) qui avait pendant longtemps une fonction de diffusion, un peu comme la bande-annonce au cinéma. Certaines de ces suites se sont cependant imposées au répertoire – que l’on pense seulement à celles tirées de l’Oiseau de feu ou de Peer Gynt. En ce qui concerne Janáček, seule La petite renarde rusée à fait l’objet d’une suite symphonique en deux mouvements, jouée à l’occasion par les grands orchestres de ce monde. Voici que le compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Peter Breiner propose ses arrangements symphoniques des opéras de son compatriote tchèque. Le tout est musicalement sans faille : ces suites sont habilement arrangées et structurées, reprenant les passages les plus significatifs des opéras dont elles sont issues. De plus, l’orchestre symphonique de Nouvelle-Zélande fait preuve d’une sonorité d’ensemble exemplaire, avec en prime une riche section de cordes et une grande diversité de coloris dans les vents. La seule question qui s’impose est la suivante : pourquoi acheter un disque de suites orchestrales alors que l’intégrale de ces opéras est nettement plus satisfaisante ? Question de goût j’imagine. Ce sera au consommateur de trancher.

- Éric Champagne

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GF Handel: Tamerlano

Plácido Domingo (Bajazet), Monica Bacelli (Tamerlano), Ingela Bohlin (Asteria), Sara Mingardo (Andronico), Jennifer Holloway (Iren), Luigi De Donato (Leone)
Orchestra of the Teatro Real (Madrid Symphony Orchestra)/Paul McCreesh
Stage Director: Graham Vick
Video Director: Ferenc van Damme
Opus Arte OA 1006 D (3 DVD – 241 min)
***** $$$$

Here is Plácido Domingo at the age of 70 giving the performance of a lifetime. The voice may no longer be the immaculate instrument of the past but Domingo has lost nothing of his ability to project a character on stage. This appearance, in Handel’s most dramatic tenor role, amply confirms his standing as the commanding singer-actor of the era. Tamerlano is a work of annihilating gloom. Bajazet is the Ottoman sultan taken captive by the Oriental tyrant Tamerlano. In the first scene, he is anguished and seeking death (which will take him most of three acts to find). The plot is thickened by a diabolical love quadrangle, the mutually destructive devotion of a father and daughter and attempted regicide. Domingo’s performance is remarkable, yet it is Monica Bacelli, in the title role, who really steals the show. She delivers inspired singing (with an impressive lower register so important in a ‘trousers’ role) in a strikingly kinetic manner. This lady can move to awesome effect. The remainder of the cast is excellent. The sets and costumes designed by Richard Hudson are gorgeous. Paul McCreesh directs a fine account of the orchestral score (on modern instruments), which supplements the momentum created by Graham Vick. An informative interview with McCreesh is included as a special feature on disc 1.

The general entertainment value of baroque opera in general and Handel in particular on DVD has escalated sharply in the past few years. Tamerlano as produced by Jonathan Miller and conducted by Trevor Pinnock in 2001 (Arthaus DVD) looks static and seems a lot longer than four hours when compared to this exciting Madrid production. The trend for the small screen was set in 2005 with David McVicar’s Glyndebourne production of Giulio Cesare (Opus Arte) and continued with a sophisticated Zurich staging of Handel’s Orlando (Arthaus) last year. William Christie conducted both and returned to Zurich with Cecilia Bartoli for Semele, which is being released by Decca. The key point to remember is that Handel illustrated everlasting characters and timeless relationships with his music. The new wave of baroque opera films has taken the works out of dusty archives for presentation in your home theatre.

- Stephen Habington

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Gustav Mahler: Symphonie No 1

Bamberger Symphoniker/Jonathan Nott
Tudor SACD 7147 (55 min 25 s)
**** $$$$

Dommage que les harmoniques aux cordes et les trompettes en coulisse se perdent tant face aux bois plus costauds dans l’introduction du premier mouvement, car ces derniers font preuve d’un extraordinaire équilibre entre eux, un vrai plaisir à entendre. Le reste du mouvement ne peut se jouer plus lentement, car on frise déjà l’insupportable. (Ici, la nature ne s’éveille pas, mais paresse au lit par un beau dimanche matin.) Cette lenteur donne aux dynamiques dernières mesures un caractère de débarras expéditif – ce ne sera d’ailleurs pas la seule fois. L’excellent second mouvement se passe de critique, avec son rythme piquant et ses sonorités opulentes mais sans lourdeur. Le troisième contient juste assez d’ironie pour passer la rampe, et le quatrième serait recommandable n’eût été, entre autres, l’étrange transition entre phrases vers 1:40. Montage ?. Bravo aux exceptionnels percussionnistes, seuls éléments vraiment « essentiels » de ce disque.

- René Bricault

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Telemann: Brockes-Passion

Birgitte Christensen, Lydia Teuscher, sopranos; Marie-Claude Chappuis, mezzo-soprano; Donát Havár, Daniel Behle, tenors; Johannes Weisser, baritone
RIAS Kammerchor; Akademie für Alte Musik Berlin/René Jacobs
Harmonia Mundi HMC 902013.14 (2CD: 2 h 19 min 51 s)
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On l’a souvent dit, si Bach n’avait pas existé, la stature de Telemann en aurait été changée pour la postérité. En fait, c’est une sorte de révélation que cette Brockes-Passion sous la baguette inspirée de René Jacobs à la tête d’un ensemble dont la maîtrise du répertoire baroque est notoire. La beauté purement instrumentale ressort bien ici, grâce à l’orchestration constamment inspirée de Telemann, à commencer par la saisissante Sinfonia inaugurale qui semble ouvrir sur le mystère. Là où Bach nous montrait la Passion du Fils de Dieu et nous aspirait vers le haut, Telemann semble voir le drame d’un homme souffrant et par moments véhément, « humain, trop humain », pourrait-on dire. Le réalisme presque physique souligné dans plusieurs numéros, comme la description musicale de la douleur que peut causer une couronne d’épines, fait frissonner. Par ailleurs, l’art d’animer un dialogue ou les scènes de foule est celui d’un homme de théâtre. Si l’on peut trouver quelques duretés aux sopranos, les solistes sont néanmoins justes et le chœur, très sollicité par cette immense composition, l’est également. Prise de son irréprochable.

- Alexandre Lazaridès

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Monday, July 6, 2009

Britten: Double Concerto for Violin and Viola/Variations on a Theme of Frank Bridge/Les Illuminations

Sally Matthews, soprano; Pieter Schoeman, violin; Alexander Zemtsov, viola
London Philharmonic/Vladimir Jurowski
LPO 0037 (70 min 37 s)
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It is good to see that the LPO is at least a little bit adventurous in its repertoire choices on its new house label. They already have a live Britten War Requiem conducted by Masur (LPO – 0010) and now this excellent Britten collection under its current principal conductor. The Double Concerto dates from 1932, when Britten was only nineteen. But he was a precocious composer and this piece is consistently engrossing. He never got beyond writing the piece in short score but in 1997 his assistant Colin Matthews very effectively brought it to its present form. It had its first recording the following year with Gidon Kremer, Yuri Bashmet and conductor Kent Nagano (Erato 25502). The new recording is first-rate.
Sally Matthews sings with great artistry in Les Illuminations, but above mezzo-forte her wide vibrato becomes distinctly unpleasant. Here and in the Frank Bridge Variations – premiered at the 1937 Salzburg Festival by the Boyd Neel Orchestra – the strings of the LPO play with virtuosity and a wide range of colours.

- Paul E. Robinson

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Puccini: La rondine

Svetla Vassileva, (Magda); Maya Dashuk, (Lisette); Fabio Sartori, (Ruggero); Emanuele Giannino, (Prunier); Marzio Giossi, (Rambaldo)
Orchestra and Chorus of the Puccini Festival/Alberto Veronesi
Director: Lorenzo Amato
Naxos 2.110266 (110 min 54 s)
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It’s good to have this performance, previously available as an expensive import on the Dynamic label, now on Naxos in Canada at more affordable prices. Dynamic specializes in live performances from Italian regional houses. While often not on the level of La Scala, these productions often have their special charm. This La Rondine comes from the 2007 Puccini Festival in Torre del Lago. Bulgarian soprano Svetla Vassilieva – the best-known singer here – is a good but not scintillating Magda, rather lean of voice and occasionally shrill at the top (incidentally, she was replaced in the recent La Scala I due Foscari by Quebec soprano Manon Feubel). Russian soprano Maya Dashuk is an unusually glamorous Lisette; tenor Emanuele Giannino sings a stylish Prunier. Even though he does not cut a romantic figure, the most outstanding is the ingratiating tenor of Fabio Sartori as Ruggero. Puccini wrote three versions of this opera, but producer Alberto Dellepiane could not resist tinkering with it. He combines parts of the first two versions with a 1994 orchestration by Lorenzo Ferrero in the finale of the third version, left unfinished by Puccini. The co-production with Opera de Nice has nice costumes and decent sets, except for the huge monochrome projections as backdrops. The endless ballet sequences with Broadway-style choreography and heightened eroticism in the background prove jarring in a period production, also hopelessly upstaging the singers. These quibbles aside, anyone who has seen the recent Met in HD production will find this Italian performance an interesting contrast.

- Joseph K. So

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Handel: Rodrigo

María Bayo, Sharon Rostorf-Zamir, Anne-Catherine Gillet, soprano; Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano; Max Emanuel Cencic, countertenor; Kobi van Rensburg, tenor; Al Ayre Español/Eduardo Lopez Banzo
Ambroisie AM 132 (3CD)
****** $$$$
Rodrigo est le premier opéra qu’écrivit Haendel lors de son séjour de formation en Italie, et on y retrouve la fougue et la fraîcheur qui caractérisent les plus belles œuvres de cette période, comme le Dixit dominus et la Résurrection. Les airs de Rodrigo sont généralement courts, mais toujours finement caractérisés et souvent virtuoses. C’est toute la palette des affects baroques dont s’empare ici le jeune Haendel, avec une assurance qu’auraient pu lui envier bien des compositeurs italiens. L’œuvre avait déjà été enregistrée par Alan Curtis en 1999, mais la présente version s’avère infiniment supérieure. Eduardo Lopez Banzo dirige un orchestre sensationnel, dont la vigueur et la précision ne sont pas sans rappeler les Musiciens du Louvre, qui servaient jadis si bien ce répertoire. Sous la baguette du chef espagnol, même les récitatifs prennent vie et n’ennuient jamais, soutenus par un magnifique clavecin de facture italienne. Exception faite du chant un peu maniéré de Maria Bayo, la distribution est plus que satisfaisante. Si le Rodrigo de Maria Riccarda Wesseling séduit dès le premier air, on aura tôt fait d’apprécier aussi l’agilité d’Anne-Catherine Gillet, le timbre androgyne de Max Emanuel Cencic et la bravoure du ténor Kobie van Rensburg, très sollicité ici. Un incontournable pour tout amateur de Haendel.

- Philippe Gervais

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Grey: Enemy Slayer: A Navajo Oratorio

Scott Hendricks, baritone
Phoenix Symphony Chorus; Phoenix Symphony/Michael Christie
Naxos 8.559604 (68 min 43 s)
*** $
La création en 2007 de cet oratorio « navajo » a remporté un immense succès local en Arizona, et tant mieux pour la musique contemporaine. Cette rencontre inhabituelle entre l’univers amérindien et le monde moderne occidental se décline ici à travers le processus de guérison, de rédemption et de résurrection spirituelle d’un soldat d’origine autochtone revenu d’Irak blessé, physiquement et mentalement. À la fois une critique de la guerre et une main tendue vers la communauté amérindienne, cet oratorio a plusieurs qualités. Par contre, la musique de Grey manque d’originalité et d’inventivité. L’occasion aurait été belle de créer un dialogue non seulement conceptuel et thématique, mais véritablement musical avec la culture autochtone. Au contraire, ce que l’on entend ici, c’est du John Rutter ou de la musique de film avec plus de dissonances. Rien de désagréable, mais rien non plus de vraiment surprenant. Pour le principe surtout, pour la musique, un peu.

- Frédéric Cardin

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Wednesday, February 18, 2009

Debussy : Préludes pour piano, Livres 1 et 2

Ivan Ilić, piano
Paraty 108.105 (75 min 40 s)
*** $$$$

Le choix audacieux d’aligner les 24 Préludes de Debussy dans un ordre tout autre que celui dans lequel ils ont été publiés fait espérer l’avènement d'un artiste aux idées musicales originales. Ivan Ilić, jeune pianiste serbe installé à Paris, affiche une technique à peu près impeccable, suit scrupuleusement les indications métronomiques et exécute les rythmes, complexes, avec une souplesse louable, mais jamais on n’entend chez lui l’ombre d’un travail de sonorité; les forte sont claqués, même sous le sans dureté clairement indiqué par Debussy, et les piani sont inexistants ou détimbrés. On se demande comment un pianiste vraisemblablement aussi compétent qu’Ilić peut jouer avec une telle froideur et une telle inconscience de ce qui passe, ou plutôt ne passe pas les micros. On attend le chant, la résonance dans les géniales pages de Debussy, et on se surprend à entendre mourir des sons sans vie. Bruyères et Les danseuses de Delphes sont particulièrement pénibles, mais ce jeu impassible sied curieusement bien aux préludes plus humoristiques; Minstrels et General Lavine – eccentric sont même assez réussis. On attend en vain une vraie atmosphère, un contraste, une couleur, un élan. L’exécution parfaite et morne d’un bon élève, exempte de toute poésie.

- Camille Rondeau

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Monday, February 9, 2009

Walter Felsenstein Edition

Mozart: Don Giovanni (1966), Die Hochzeit des Figaro (1976), Beethoven: Fidelio (1956), Offenbach: Hoffmanns Erzählungen (1970), Ritter Blaubart (1973), Verdi: Otello (1969), Janáček: Das schlaue Füchslein (1965)
Various soloists; Vienna Symphony Orchestra (Fidelio); Chorus and Orchestra of the Komische Oper Berlin
Stage Director: Walter Felsenstein
Arthaus Musik 101 345 (10 DVD – 911 min)
**** $$$$

What a difference a year can make. The deluxe version of this box was released early in 2008 at a suggested retail price in excess of $500. The bargain version reviewed here may be had for as little as $200. It offers essentially the same exquisitely restored contents as the original and is worth every penny. A cornucopia of supporting documentary material has been retained. Interviews with Felsenstein, production notes and film clips from other performances during the period 1945-1961 enrich the experience of a ‘festival in a box’.

As LP Hartley noted, “The past is a foreign country; they do things differently there.” Arthaus has served the cause of proto-historical opera on film admirably with vintage collections from the Glyndebourne Festival and Hamburg State Opera. The Walter Felsenstein Edition is doubly foreign because Felsenstein plied his trade from 1947 in the other Berlin: the Soviet zone of occupation. Communists exploited and manipulated the arts, and opera was no exception. Felsenstein toiled away for the greater glory of socialism despite the wretched living conditions of East Germany, the bloody suppression of the workers’ revolt of 1953 and the subsequent erection of the Berlin Wall. Violent enforcement of confinement made the place a mockery of the last scene of Fidelio. Felsenstein’s opera house would have been infested with KGB and Stasi informers. That said, the productions on view here reflect a high standard of artistic integrity – at what personal cost to the director, we can only guess.

The Felsenstein Edition bookends the Hamburg State Opera collection (Arthaus 101261) to yield a theatrical ‘Tale of Two Cities’. From the perpetual post-war squalor of East Berlin to the industrial and creative powerhouse of Hamburg in the 1960s was quite a stretch. Felsenstein produced superb interpretations of established fare while Hamburg (under the artistic leadership of Rolf Liebermann) experimented with world premieres of Menotti and Penderecki and may even have produced the definitive Wozzeck on film. The two houses meet head-on with Figaro and it must be said that Hamburg in 1967 prevails, with better singers and a superior conductor (Hans Schmitt-Isserstedt). The Hamburg gaiety comes across as genuine while Felsenstein’s principals are less forthcoming (or perhaps over-rehearsed). It is nevertheless worth watching. The drama of Don Giovanni seems to be intensified by the director’s discomfort with the subject. At 85 minutes, Felsenstein’s treatment of Fidelio may be more like a ‘film based on’ Beethoven’s opera, with plenty of thundering hooves for emphasis but it reveals the roots of his cinematic inspiration. Otello was the first production in colour made by Felsenstein, and it succeeds in no small part thanks to the alert conducting of Kurt Masur. The real gems of the set are the Janáček and the brace of Offenbachs. Cunning Little Vixen receives an ultra-naturalistic approach. The spellbinding score is superbly executed by Václav Neumann in the pit. Tales of Hoffmann and Bluebeard show that the operetta troupe of the Komische Oper included some brilliant comic actors. Names such as Hanns Nocker, Werner Enders and Melitta Muszely may be unknown to us but they were unbeatable in their specialty.

Arthaus lavished extraordinary care on the set and all items were provided with PCM stereo soundtracks. Felsenstein followed the quaint custom of rendering French and Italian librettos into German for the stage. To give him credit, he personally prepared every translation. The set provides an overview of the life’s work of a legendary stage director. It demonstrates that the past is worth revisiting and reminds us of how Felsenstein inspired the following generation of directors on both sides of the inner border.

- Stephen Habington

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Thursday, January 15, 2009

Bartók: Divertimento, Musique pour cordes, percussions et célesta, Danses populaires roumaines (arr. Zeitouni)

Les Violons du Roy / Jean-Marie Zeitouni
Atma ACD22576 (64 min 47 s)
**** $$$

Les Violons du Roy proposent un Bartók opulent, dansant, mesuré. Ils prennent littéralement d'assaut les enceintes acoustiques par la richesse de leur timbre, tant individuel que collectif. Des tempi souples, dénués d’exagération, et un phrasé clairement découpé – tout est mis en œuvre, d’un point de vue technique, pour rehausser le plaisir du jeu. Par contre, seront déçus ceux qui, comme moi, préfèrent un Bartók délirant, sauvage, qui fusionne la plus brute authenticité folklorique avec la plus haute sophistication d’écriture. Ces mélomanes pourront se dire nostalgiques du passé, mais un fait demeure : les Violons du Roy ont le poids de la légitimité musicale de leur côté.

- René Bricault

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Wednesday, January 14, 2009

Lieder Recital: Schubert, Schumann, Brahms, Strauss

Nathan Berg, bass baritone; Julius Drake, piano
Atma Classique ACD2 2571 (67 min 27 s)
**** $$$

C’est une entreprise audacieuse que de programmer quatre grands noms du lied romantique et post-romantique dans un même récital. Les exigences sont considérables, et Nathan Berg, un Saskatchewanais de naissance, ne les relève pas toutes. Les Sechs Gedichte op. 90 de Schumann sont un peu raides, et les Quatre Chants sérieux op. 121 de Brahms manquent décidément d'intensité, surtout quand on se rappelle l'interprétation qu'en a donnée un Fischer-Dieskau. En revanche, les six lieder de Schubert conviennent bien à Nathan Berg; le baryton-basse trouve la variété de timbre voulue pour représenter le narrateur et les trois protagonistes de Erlkönig, sans doute la piste le plus mémorable de ce CD. Quatre lieder de Richard Strauss, composés dans la dernière décennie du XIXe siècle, complètent de façon convaincante le programme. L’accompagnement de l’excellent Julius Drake vole par moments la vedette au chanteur.

- Alexandre Lazaridès

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Bach: Goldberg Variations (arr. Sitkovetsky)

Jonathan Crow, violon; Douglas McNabney, alto; Matt Haimovitz, violoncelle
Oxingale OX 2014 (73 min 26 s)
***** $$$$

On apprête le génie de Bach à toutes les sauces. Les arrangements pour cordes de chefs-d’œuvre tels l’Art de la fugue par Marriner chez Philips ou les Variations Goldberg de Labadie chez Dorian comptent parmi les réussites. Jumelant l’intimité du clavier et l’expressivité de voix individuelles au timbre complémentaire, le trio à cordes jouit d’un avantage naturel pour les Variations. N'étaient d'une réverbération un tantinet excessive et de la tendance de Haimovitz à laisser échapper des frottements d’archet dans les passages rapides, ce serait le bonheur, car virtuosité et cohérence sont au rendez-vous. L’ensemble exhale la sobriété moderne et la passion romantique, mais dans un tel respect de l’esprit de la partition que sa prestation ne dégage aucune impression d’anachronisme. Voici un disque qui vous suivra longtemps.

- René Bricault

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Tuesday, January 13, 2009

W.A. Mozart: Così fan tutte

Barbara Frittoli (Fiordigili), Angelika Kirchschlager, Bo Skovhus (Guglielmo), Michael Schade (Ferrando), Monica Bacelli (Despina), Allesandro Corbelli (Don Alfonso)
Vienna State Opera Chorus and Orchestra / Riccardo Muti
Stage Director: Roberto de Simone
Video Director: Brian Large
Medici Arts 2072368 (2 DVD – 187 min)
***** $$$$

Opera on DVD went from strength to strength during the past year. There have been a number of sensational new works on the medium and chart-topping productions of standard repertory. This 1996 staging from Vienna’s historic Theater an der Wien can be safely recommended as a first choice for both seasoned collectors and newcomers to the work. With an excellent cast of motivated soloists, superb conducting from Muti, marvelous sets (Mauro Carosi), gorgeous costumes (Odette Nicoletti) and musically informed stage direction, this is the version to have and to return to. In every respect it surpasses Muti’s 1989 Milan performance (Opus Arte/Scala).

Così fan tutte was the third Mozart collaboration with Lorenzo da Ponte. Like Don Giovanni, it is designated as a Dramma giocoso but the opening credits proclaim ‘Opera buffa’ in the manner of Figaro. Buffa is presumably what director Roberto de Simone had in mind for this production. His Così presents split-second comic timing fully integrated with the score. The hapless couples (Barbara Frittoli, Angelika Kirchschlager, Bo Skovhus and our own Michael Schade) enter the fray with enthusiasm while the fulcrum of trickery and deceit is provided by Monica Bocelli and Allesandro Corbelli. The director exploits the intimate stage-frame of the Theater an der Wien while the 18th century Neapolitan landscapes of Jacob Philipp Hackert are adapted very effectively to provide sumptuous backdrops. Swift, stylish and constantly amusing, this production exemplifies the definition of opera as, “The ultimate art.”

- Stephen Habington

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Bach: The Masterworks

Artistes variés
Brilliant Classics 93668 (40 CD, env. 42 heures)
*** $$$$

À environ trois dollars le disque, taxes incluses, voilà une véritable aubaine. À ce prix le coffret ne contient pas de livret, mais les pochettes individuelles donnent une information de base et le boîtier, une « table des matières ». La présentation est logique (successivement: œuvres pour orchestre, musique pour claviers, musique de chambre, musique vocale) et le choix des œuvres, assez judicieux. Mais on s’interroge quand même : pourquoi sept disques de cantates ET les deux Passions (entre autres œuvres vocales) mais pas la Messe en si mineur ? Et pourquoi tant de musique pour clavecin et orgue mais pas l’Art de la fugue ? Au moins peut-on écouter les œuvres en format intégral, cela console un peu… Les enregistrements (réalisés entre 1987 et 2006) font majoritairement appel aux instruments d’époque et leur qualité sonore est tout à fait acceptable. En ce qui a trait à l’interprétation, on est loin de la perfection : une trompette chancelante dans le second Brandebourgeois, des tempi ennuyants de régularité dans les Partitas pour clavecin, un archet mal maîtrisé dans les Sonates et Partitas pour violon, un florilège de trilles inhabituels dans la célèbre Toccate pour orgue, des prestations vocales honnêtes mais sans éclat, et, surtout, une erreur d’inversion des deux disques de Suites pour violoncelle (du moins dans le coffret reçu à La Scena). Mais le rapport qualité/prix reste bon et l'ensemble est très recommandable, surtout si vous lorgniez déjà en direction des gros coffrets.

- René Bricault

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Folk Mass

Mark O’Connor, violon ; Elizabeth C. Patterson ; Gloriæ Dei Cantores
OMAC - 10 (57 min 47 s)
**** $$$$

Mark O’Connor (né en 1961) est un violoniste « folk » américain (ce que nous, Québécois, appellerions un « violoneux ») aussi amateur de reels et de rigodons du type bluegrass, que de concertos, de musique de chambre et de collaborations avec les artistes classiques les plus en vue aux États-Unis (Yo-Yo Ma et Joshua Bell, entre autres). Ce touche-à-tout souvent inspiré a écrit il y a quelques années un concerto pour fiddler (violoneux) et orchestre qui constitue désormais une œuvre-phare du répertoire appelé à rapprocher les cultures « savante » et « populaire » chez nos voisins du Sud. L’œuvre présentée ici vise le même noble objectif dans le domaine sacré. Extraits de l’Ancien Testament, les textes évoquent le voyage jalonné de conflits, de douleur et d’adversité du peuple juif, depuis le premier appel de Yahvé jusqu’à la rédemption finale. O’Connor est ici plus austère que dans ses œuvres précédentes, mêlant non sans intelligence les mélodies populaires aux allusions polyphoniques ou grégoriennes. Le résultat, certainement moins populiste que ses précédents opus, est également une œuvre plus raffinée et plus exigeante, baignant dans des harmonies d’une grande beauté.

- Frédéric Cardin

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Monday, January 12, 2009

Four Last Songs

Renée Fleming, soprano; Münichen Philharmoniker / Christian Thielemann
Decca 4780647 (56 min 16 s)
**** $$$

Renée Fleming recorded Vier letzte Lieder for the first time for RCA in 1995, with Christoph Eschenbach leading the Houston forces. This recording is still in the catalogue for good reason – it is one of the most glorious pieces of singing of this song cycle one is likely to encounter. Now we have a second version from Ms. Fleming, with Christian Thielemann and the Munich forces. However fine the Houston Symphony under Eschenbach is, it cannot seriously challenge the supremacy of the Münchner Philharmoniker in this repertoire, especially with Thielemann at the helm. Fleming is in great form – her rich, opulent voice with an impressive top is beautifully captured on microphone. Now with years of experience performing this cycle, all the stars are seemingly aligned for a desert-island Four Last Songs. So I am sorry to say that her second Four Last Songs consists of beautiful singing marred by some self-indulgent mannerisms. The lovely legato in “Fruhling” is compromised by her impulse to emphasize certain words, such as a ludicrous “zittert.” When she refrains from over-acting, the singing is wonderful, as in “Beim Schlafengehen” and “Im Abendrot.” “Ein Schönes war” is truly gorgeous but “Es gibt ein Reich” from Ariadne is too low for her. More congenial is the high tessitura of “Zweite Brautnacht” from Die Aegyptische Helena, rising to a C sharp. These quibbles aside, this disc will prove highly enjoyable for her legions of fans.

- Joseph K. So

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Zubin Mehta Los Angeles Philharmonic: Dvořák/Mozart/Bartók

Los Angeles Philharmonic / Zubin Mehta
Euroarts DVD 2072248 (110 min)
**** $

This is another release from the vaults of Unitel, the Munich-based company that spent a small fortune making classical music films in the 1970s. Karajan and Bernstein were featured in dozens of films but other conductors such as Böhm, Abbado and Solti also appeared. Most of these productions were initially released on VHS years ago but only recently have they made their way to DVD. Deutsche Grammophon has been issuing the bulk of the Unitel catalogue but other companies are issuing those passed on.

The Mehta release documents an important stage in this conductor’s career. Mehta was twenty-six when he became conductor of the Los Angeles Philharmonic and he stayed for seventeen years, growing into a major conductor. These performances were recorded in 1977 in concert at the Dorothy Chandler Pavilion. Mehta left the following year to take over the New York Philharmonic. Kirk Browning of Live from Lincoln Center was the producer and RCA veteran Max Wilcox was the sound engineer and their work is first-rate.

There are two major works: Bartók’s Concerto for Orchestra and Dvořák’s Symphony No. 8. The orchestra plays superbly and Mehta is at his charismatic best. He could pass for either a Hollywood or a Bollywood film star playing a great conductor. Fortunately, he was also a great musician. From these same concerts there are two shorter Dvořák pieces and Mozart’s Bassoon Concerto with the LAPO’s principal bassoonist as soloist.

- Paul E. Robinson



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Bruckner, Wagner: Symphony No. 9, Siegfried-Idyll

The Philharmonic-Symphony Orchestra / Bruno Walter
Music & Arts CD-1212(1) (67 min 16 s)
** $$$

Quel mauvais enregistrement : la prise de son trahit ses cinquante ans passés, les bruits émanant du public sont très gênants, les erreurs de synchronisation et de justesse écorchent l'oreille. Mais ce disque n'est pas seulement un document d'archives historico-musicologique. En effet, Walter donne ici, malgré tous ces défauts, une solide leçon de direction. Son approche n'est ni exagérément subjective ni trop technique. Il fait simplement de la musique – en toute honnêteté, et avec naturel. À une époque où l'orchestre symphonique est au cœur de l'expérience du concert, on sent les musiciens à l'aise dans leur rôle de professionnels. Comme quoi les réputations ne sont pas toujours surfaites, même si les figures mythiques poussent parfois les producteurs à commercialiser ce qui ne devrait pas l'être.

- René Bricault

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Sunday, January 11, 2009

Bach: Violin Concertos in A minor and E major; Gubaidulina: In tempus praesens

Anne-Sophie Mutter, violin; London Symphony Orchestra / Valery Gergiev
DGG 4777450 (63 min 47 s)
**** $$$

Anne-Sophie Mutter souffle le chaud et le froid avec ce disque, porteur de tensions stylistiques et interprétatives extrêmes dans son contenu: deux « magnum opus » du grand JSB, suivis d’une œuvre contemporaine sans compromis de la Russe Sofia Gubaïdulina. Mutter attaque les concertos de Bach avec beaucoup de retenue, trop même. Sa lecture est extrêmement polie, voire poncée jusqu’à élimination presque totale de la fantaisie qui illumine l’humanité intrinsèque de Bach. Au contraire, son violon sauvage et déchaîné dans In tempus praesens de Gubaïdulina transporte l'auditeur dans l'apocalypse. Ici Mutter, passionnée qu'elle est par cette musique si intransigeante, abandonne toute réserve et s’affirme comme l’une des grandes interprètes du violon contemporain. Soit, on devine parfois longtemps à l’avance où mèneront, ici les entrées de l’orchestre, là les soliloques de la soliste, là encore les déchirements de cuivres. Ce type d'oeuvre est devenu bien prévisible. Mais cela n’enlève rien à son excellence, ni à celle de tous les musiciens qui l’expriment ici haut et fort.

- Frédéric Cardin

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Brahms: Symphony No. 4

Pittsburgh Symphony Orchestra / Marek Janowski
PentaTone PTC 5186 309 Hybrid SACD (57 min 01 s)
***** $$$$

Let’s make this official and unequivocal. With this concluding issue in the Janowski/Pittsburgh Brahms symphony cycle, we now have the best recordings of these works since the onset of the digital era. Here is an all-round collaborative triumph and full vindication of PentaTone’s policy of pursuing new performances of standard repertory. It is a mighty achievement. Think of Claudio Abbado and the BPO (DG), who turned out an excellent Brahms cycle until they stumbled with a congested Fourth. There are no errors in these live recordings from Heinz Hall, Pittsburgh. Discriminating collectors starting with the present disc will not be able to live without the preceding two. This release presents performances of the highest artistic truth. The roster of musicians included in the booklet note is something to be grateful for; you will want to know who these people are. With this project, a great orchestra has gone through resurrection as a recording ensemble and a master conductor should now be recognized as such.
- Stephen Habington

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Messiaen: Chants de Terre et de Ciel

Suzie LeBlanc, soprano; Lawrence Wiliford, tenor; Laura Andriani, violon; Robert Kortgaard, piano
ATMA Classiques ACD2 2564
***** $$$

As musicians around the world celebrate Olivier Messiaen’s centenary birthday with an abundance of concerts and recordings, here we have a disc that showcases some of his lesser-known early works, composed in the first few years of his marriage to violinist and composer Claire Delbos before her eventual psychological decline. It is interesting to hear a different side of Messiaen; he is often associated with his later experiences as a prisoner of war in Germany and his innovative compositional techniques. This disc shows a young Messiaen growing into his own voice with works rooted in impressionism and traditional French lyricism, recalling such composers as Debussy and Poulenc. Although she specializes in 17th and 18th century repertoire, Canadian soprano Suzie LeBlanc inhabits these difficult works with ease, imbuing the lyrics with pure and exquisite tone. Seldom recorded, the dramatic cantata La Mort du nombre is one of the most interesting works on this disc, ranging from lyrical to dramatic. Written for piano, violin, soprano and tenor, the piece explores the theme of love between man and woman, human and god with lyrics written by Messiaen himself. He weaves a rich tonal tapestry, at times evoking Debussy’s Pelleas et Melisande. Tenor Lawrence Wilford lends a compelling voice, flowingly expressive with a large dramatic capacity. The young composer’s originality later blossomed into extraordinary vision.

- Hannah Rahimi

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Current: This isn’t silence

Artistes variés
Centrediscs CMCCD 12607 (56 min 50 s)
**** $$$

Dès les premières mesures, le compositeur canadien Brian Current expose son credo esthétique : appliquer les techniques révolutionnaires de Xenakis sur un matériau moins dissonant. Là où le célèbre Grec fait preuve d’une rigueur mathématique sophistiquée, Current est au contraire très ludique. Ne répugnant pas aux accords classés, voire aux bribes de cellules répétées à la Glass, ces morceaux pour orchestre font aussi penser par moments à de la musique de film. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la violence et le muscle de Xenakis y sont, même s'ils font moins peur. L’interprétation et la qualité de l’enregistrement n’ajoutent ni n'ôtent quoi que ce soit aux oeuvres – si on a craint bien pire, on aurait souhaité mieux. En cette époque d'insensibilité fédérale à l'égard des artistes, on devrait s’intéresser davantage au travail de nos compatriotes. Voici un excellent candidat à considérer.

- René Bricault

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Saturday, January 10, 2009

Biber: Fidicinium Sacro Profanum

Les Plaisirs du Parnasse / David Plantier, violon & dir.
Zig-Zag Territoires ZZT080701 (71 min 49 s)
**** $$$$

L’esthétique musicale du XVIIe siècle s’est longtemps attachée à distinguer la musique sacrée de la musique profane, du moins en théorie. En pratique, les compositeurs se sont eux-mêmes de moins en moins souciés de la différence. Le recueil de Biber, restitué ici par David Plantier avec les sept musiciens des Plaisirs du Parnasse, illustre ce goût pour le mélange des genres. Le Fidicinium Sacro-Profanum (1683) comprend douze Sonates de trois à huit mouvements et de durée variable; l’écriture elle-même est étourdissante de variété et de virtuosité. À vrai dire, l’auditeur est plus impressionné que touché par cette musique où s'entremêlent le sacré et le profane. Les interprètes viennent à bout de toutes les difficultés, mais sans nous convaincre de l’égale valeur de ces Sonates. Par ailleurs, la prise de son trop proche crée une enflure sonore qui ne sert pas le recueil.

- Alexandre Lazaridès

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Prokofiev: The Symphonies

Gürzenich-Orchester Köln / Dimitrji Kitajenko
Phoenix 136 / 137 / 138 / 139 / 140 (5 CD – 282 min 53 s)
***** $$

In praise of Sergei Prokofiev and with all due homage to Chuck Berry:

Ridin’ around in my automobile,
Box set beside me at the wheel,
Sergei P’s Number One at the turn of a mile,
My curiosity runnin’ wild.
Cruising and playing the stereo,
Discovering what we need to know.
Hail! Hail! Gürzenich,
And Dmitrij K wielding the stick.
Drive for five and I gotta say,
This is the best there is today.




Auditioning recordings while operating a moving vehicle is inherently unsafe and very bad for fuel economy. Busy reviewers routinely take such risks and invariably repeat the exercise in a suitably equipped listening room at home. Most collectors appreciate Prokofiev’s First and Fifth Symphonies. Yet as Benjamin Ivry points out in his fine booklet note, “At their best, his symphonies sound like exhaled, dramatized history, capturing and evoking a point in time,” and “A complete set of Prokofiev’s symphonies provides a satisfyingly all-encompassing look at the composer’s creativity throughout the years of his mastery.” Kitajenko and the Gürzenich have already given us an incisive Shostakovich symphony cycle of uncommon power (Capriccio SACD) and it is not surprising that they have come out on top with the Prokofiev set. Their accounts of Numbers 1, 5, 6 and 7 are within striking distance of benchmark status and the ‘orphans’ (Nos 2, 3 and both versions of No 4) receive performances that should persuade listeners of the superior quality of these neglected works. Kitajenko goes beyond issues of tempo and dynamic emphasis here. He makes his marvelously honed players recreate these challenging pieces with sparkling wit and genuine affection. At the moment, this is not only the best Prokofiev cycle on the market but also the least expensive (although Jarvi’s RSNO set from Chandos is due to appear in a bargain box at roughly the same cost as the newcomer). This is another winning entry from Phoenix Edition of Vienna.

- Stephen Habington



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Glazunov: Symphony No. 6 / La Mer / Introduction and Dance from Salome

Royal Scottish National Orchestra / José Serebrier
Warner Classics & Jazz 2564 69627-0 (65 min 32 s)
**** $$$$

There is not word on Serebrier in the album booklet, but he is one of the busiest recording conductors around – and a very good one. He was born in Uruguay but made his career mostly in the United States. At one time he was Stokowski’s assistant at the American Symphony Orchestra. Serebrier helped Stokowski make the first-ever recording of Charles Ives’ difficult Fourth Symphony before making an even better one himself.

This is the latest installment from Serebrier’s Glazunov symphony cycle with the RSNO. The Sixth is rich in melody and orchestral virtuosity with a wonderfully grand tune in the last movement. The performance is exciting and full-blooded with excellent sound.

A couple of intriguing fillers: La Mer, Op. 28 was composed six years before Debussy’s more famous piece by the same name and has nowhere near the same poetry and subtlety. But if you like massive, crashing waves in music you’ll enjoy this work anyways. Likewise, Glazunov’s Dance of the Seven Veils doesn’t challenge Richard Strauss but it is evocative and richly scored.

- Paul E. Robinson

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Glass: Portrait

Angèle Dubeau & La Pietà
Analekta AN 2 8727 (65 min 35 s)
****** $$$

Ce nouvel opus d’Angèle Dubeau accompagnée de La Pietà est le meilleur de tous, un envoûtement même. La facture à la fois très contemporaine et romantique de l’univers hypnotique de Philip Glass sied merveilleusement à l’ensemble, qui a obtenu la permission du compositeur lui-même (privilège rarissime, semble-t-il) de ré-interpréter ses œuvres en version « arrangée ». Le résultat est très heureux. Les cordes de La Pietà, aidées par l’excellente prise de son de Carl Talbot, résonnent avec somptuosité. La musique, on l’a dit, est hypnotique dans le sens positif du terme. Une impression de doux flottement submerge l'auditeur; il imagine facilement un ciel scintillant d’étoiles vibrant au rythme de son pouls et tournant doucement comme dans une lente sarabande. Ce disque est infiniment plus satisfaisant que les arrangements pop ou autres réductions édulcorées d’œuvres orchestrales proposés précédemment par La Pietà. Un beau filon qui pourrait être parfaitement complété par le Concerto pour violon de Glass, que Mme Dubeau a déjà étudié attentivement et qui figure parmi les chefs-d’œuvre du XXe siècle.

- Frédéric Cardin

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Friday, January 9, 2009

Kabalevsky: The Symphonies

NDR Chor; The Choir of Hungarian Radio; NDR Philharmonie / Eiji Oue
Cpo 999 833-2 (2CD 105 min 38 s)
**** $$$$

This set is especially welcome at a time when previous recordings of the four symphonies of Dmitri Kabalevsky (1904-1987) are absent from the catalogue. Kabalevsky was by no means a great composer but these performances demonstrate his ample gifts for lyrical melody and clever, transparent orchestration. Kabalevsky’s music has features which seem to echo the musical language of Shostakovich and Prokofiev but without any pretense toward their towering intellects. In a nutshell, Kab was a convinced Communist and a strong candidate for the title of ‘Mr Socialist Realism’. According to Fred Prieberg, “[Kabalevsky] was the only significant composer of the Soviet Union who never, not even in 1948, had to endure an official rebuke.” Suspicion that he was on the wrong side of the Zhdanov-Shostakovich confrontation of that year probably diminished the popularity of his compositions, especially after the collapse of the Soviet Union. For collectors with a special interest in Soviet music, this issue will be irresistible. Eiji Oue secures excellent performances from his Hanover musicians. The Third Symphony (or, “Requiem for Lenin”) from 1934 includes a choral setting of verses by Nikolai Asseyev. Translation of the text is buried in the booklet note.

- Stephen Habington

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Shostakovich Cello Concertos Nos. 1 & 2

Dimitri Maslennikov, cello; NDR Sinfonieorchester / Christoph Eschenbach
Phoenix Edition 128 (67 min 52 s)
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Daniel Müller-Schott, cello; Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks / Yakov Kreizberg
Orfeo C659081A (66 min 31 s)
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Dmitri Shostakovich wrote what are probably the two most important cello concertos of the past 100 years. They both came late in his career – 1959 and 1966 respectively – and the one grew out of the other. Both are anguished and brooding, except when they lurch forward into a kind of danse macabre. This is music that was inspired by cruelty and ugliness in the Soviet Union and one is left with very dark thoughts indeed after hearing either of these pieces.
Two new recordings have appeared almost simultaneously, each one containing both concertos. And the soloists – both in their twenties – are among the most gifted performers on their instrument to come to prominence in years. Müller-Schott won the Tchaikovsky Competition at age fifteen, while Maslennikov won the International Young Soloists Competition in Moscow at the age of twelve. On the basis of these recordings I would have to say that both cellists are wonderful artists up to the greatest technical challenges and able to make the instrument express the full range of human emotions. What is more, I could not possibly choose between them. The soloists play well, their orchestras and conductors are excellent and the recording engineers have done fine work. And one can’t even choose between the instruments either: both cellists are playing Goffriller cellos made around 1700!

- Paul E. Robinson

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Thursday, January 8, 2009

Moravec: Cool Fire

Bridgehampton Chamber Music Festival
Naxos 8.559393 (45 min 30 s)
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Entre le climat d’ingénuité (sincère ou affectée) du post-modernisme et la rigueur (justifiée ou non) de l’avant-garde se trouve un terrain d'expression plus indéterminé occupé par quelques rares compositeurs, dont Paul Moravec. Sa sensibilité mélodique, ses textures légères, son humour subtil et ses formes nettes deviendraient facilement risibles si l'écriture n'était à ce point achevée; ne pourrait-on pas en dire autant d’un certain Haydn ? L’auditeur ne semble pas le seul désarçonné : en effet, les interprètes gagneraient à jouer plus de Bartók avant de s’attaquer aux tempi vigoureux et mordants de Moravec. (Déplorons aussi, au passage, le timbre mince de la flûte de Martin et la brièveté de l'enregistrement.) Il n'empêche, on s’amuse ferme à écouter cette musique tout ce qu'il y a de plus légitime.

- René Bricault

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Shostakovich, Weinberd, Ichmouratov

Trio Muczynski (Airat Ichmouratov, clarinette; Luo Di, violoncelle; Evgenia Kirjner, piano); I Musici de Montréal / Yuli Turovsky
Analekta AN 2 9899 (58 min 33 s)
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Yuli Turovsky poursuit avec ce nouveau disque son exploration d’un répertoire méconnu, situé quelque part entre le classicisme et le modernisme, foncièrement ancré dans le tonalisme mais jamais sentimental. Chostakovitch y figure, bien sûr, Turovsky demeurant fidèle à ses racines musicales et civiques. Prélude et Scherzo est une œuvre de jeunesse, souriante malgré des accents prémonitoires des vicissitudes qui attendent le compositeur. Le nom de Mieczyslaw Weinberg (1919-1996), un ami proche de Chostakovitch, est encore obscur aujourd’hui, et c’est dommage. Sa musique est le prolongement direct de l’œuvre de celui qui fut sa principale influence stylistique. Avec 23 symphonies, 7 opéras, 17 quatuors à cordes, des ballets et j'en passe, Weinberg mérite de voir les amateurs de musique du 20e siècle fouiller son œuvre. Cette Symphonie de chambre rappelle Chostakovitch, mais n’en est pas un sous-produit. Pleine de vie, incisive, parfois sarcastique, elle est également tendre et introspective. Une magnifique découverte. Airat Ichmouratov (né en 1973) est installé à Montréal depuis déjà de nombreuses années. Ses Danses fantastiques mêlent agréablement l’esthétique chostakovitchienne avec les sonorités klezmer si chères à la diaspora juive. Les Musici jouent avec aplomb et conviction.


- Frédéric Cardin

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Saturday, December 27, 2008

Debussy/Poulenc : Sonate pour violoncelle et piano

Jean-Guihen Queyras, violoncelle ; Alexandre Tharaud, piano
Harmonia Mundi HMC 902012 (62 min 47 s)
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Le tandem Queyras-Tharaud nous avait donné, il y a deux ans, une interprétation remarquable de la Sonate "Arpeggione" de Schubert. Il lui avait accolé des pièces de Webern et de Berg, comme pour marquer une filiation entre le premier et les seconds, tous trois nés à Vienne mais à un siècle d'écart. Dans ce nouvel enregistrement, les interprètes rapprochent deux compositeurs dont les univers ne se touchaient pas mais qui se réclamaient l'un et l'autre de la grande tradition française représentée par Couperin et Rameau, qu’ils estimaient menacée par l’influence germanique. L’un et l’autre ont écrit une sonate pour violoncelle et piano. Celle de Debussy est souvent jouée. Celle de Poulenc, en revanche, est sous-estimée. Elle présente pourtant des qualités et son deuxième mouvement, une Cavatine, est fort beau. Diverses pièces plus légères, dont des transcriptions, complètent le programme. L’interprétation, autant chez Queyras que chez Tharaud, est d’une finesse toute française. Les notes du livret, très intéressantes, sont signées Anne Roubet.

- Alexandre Lazaridès

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A Mozart Gala

Anna Netrebko, Magdalena Kožená, Patricia Petibon, Ekaterina Siurina, Michael Schade, Thomas Hampson, René Pape
Wiener Philharmoniker / Daniel Harding
Deutsche Grammophon DVD 00440 073 4430 (93 min)
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Filmed live at the Salzburg Felsenreitschule July 2006 as part of the Mozart at 250 festivities, this gala concert has finally made it to the record stores. A two-year turn-around time is now considered slow, given that record companies rush everything to market – strike while the iron is hot, as they say. But Mozart never goes out of style, so this release is very welcome. Five operas are featured – Don Giovanni, Mitridate, re di Ponto, La Clemenza di Tito, Così fan tutte, and Idomeneo, starring seven big-name singers, all Mozart “specialists” to varying degrees. Filmed in HD, viewers are given a brief glimpse of the breathtaking scenery of Salzburg before the concert. Rene Pape kicks off the proceedings with a rich-voiced “Catalogue Aria”, followed by Canada's Michael Schade in “Dalla sua pace”, arguably his calling-card. French soprano Patricia Petibon is an exquisite soubrette, and she sings Aspasia's aria very well, except for a totally unexpected shout right in the middle – in the name of expressivity to be sure, but this is Mozart, not verismo! A highlight is the Idamante-Ilia duet with Kožená and Siurina, their voices blending beautifully. Anna Netrebko, arguably the biggest star on the program, contributes a fiery “D'Oreste, d'Ajace” singing with opulent tone but also some pitch problems and smudged coloratura. The weakest singing, surprisingly, comes from Thomas Hampson, in his single contribution – Guglielmo's aria from Così. He has all the notes, but the voice sounds strained and thin. Daniel Harding conducts the Vienna forces stylishly, with all the requisite élan and incisiveness. The picture quality is perfect, as is the 5.0 DTS Surround Sound. A great choice for Mozart devotees and aficionados of the gala genre.

- Joseph K. So

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Friday, December 26, 2008

William Lawes: The Harp Consorts

Maxine Eilander, harp; Les Voix Humaines
Atma Classique ACD2 2372
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William Lawes’ pieces for harp, bass viol, and violin were originally written for the court of Charles I and have never been recorded in their entirety – until now. The group includes Seattle harpist Maxine Eilander, baroque violinist David Greenburg, Steven Stubbs on theorbo, and Montreal’s Susie Napper and Margaret Little of Les Voix Humaines on viola da gamba.

Though the recording is titled The Harp Consorts, the works don’t exclusively feature the harp. Each instrument has its own musically demanding part. This group meets these demands with aplomb, imparting more than just technical capability to the long lines of Lawes’ distinctive melodic style. Subtly and varied articulations from the violin and viols bring something special to these pieces while rhythmically energetic playing gives the melodies direction.

Fine musicianship doesn’t end with the violin and viol: Maxine Eilander plays on the triple-strung harp, navigating the three rows of closely spaced strings with ease and lively dynamic contrast.

The only slight disappointment is the sound mix itself. One wishes that in these consorts the harp and the theorbo were slightly more audible; at times it is difficult to hear the instruments in the background of the viola da gamba. Minor objections aside, this is truly fine music – and history – making.

- Dawna Coleman

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Tuesday, December 23, 2008

Massenet: Werther

Keith Ikaia-Purdy, Silvia Hablowetz, Armin Kolarczyk, Ina Schlingensiepen Badische Staatskapelle / Daniel Carlberg
Arthaus Musik DVD 101 317 (140m)
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With the decline of the studio opera recording, we have witnessed a concomitant rise of live performances, particularly on DVD. This Werther from Karlsruhe, a German regional house, would not have been released even a few short years ago. There are no starry principals, just typical “house singers” on fest contracts – competent, occasionally very fine artists as members of an ensemble. Updated to modern day, this Regietheater Werther is par for the course in Germany. There are lots of little touches – some work better than others: a physically handicapped Sophie, the Bailiff, Johann and Schmidt as major drunks, a Charlotte completely unhinged at the end, and the addition of a flashback in the beginning, with Charlotte sobbing at Werther’s newly dug grave. Director Robert Tannenbaum’s vision is unrelentingly dark. Practically everyone has a long face, including Sophie. Musically it is uneven, the major liability being Hawaiian tenor Keith Ikaia-Purdy as Werther. He sang a fine Nemorino for Opera Ontario some years ago, but his lyric tenor has become darker and heavier, and afflicted with a slow vibrato. His singing is effortful, resorting to a constant mezzo forte that becomes monochromatic and dull very quickly. There isn’t much chemistry between him and the quite well-sung Charlotte of Silvia Hablowetz – his being quite a bit shorter than her doesn’t help matters. The sets and costumes aim for realism at the expense of Romanticism – frankly, watching Werther in a raincoat the whole opera is not my idea of good costuming. The conducting of Daniel Carlberg and the playing of the Badische Staatskapelle save this show. This is a curiosity at best, as there are better updated versions around, such as the Alvarez-Garanca-Wiener Staatsoper version.

- Joseph K. So

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